des hommes et des ailes 016

Jean-Marie Saget
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Jeudi dernier, Jean-Marie Saget recevait le vingt-deuxième trophée « Icare » décerné par l'Association des Journalistes Professionnels de l'Aéronautique et de l'Espace, depuis... 1957. Dans quelques jours, il fêtera sa dix-millième heure de vol ! En mars, accueillit dans une assemblée d'anciens officiers supérieurs de l'Armée de l'Air, il déclarait avec une grande modestie: « Ma carrière a été toute simple...» Qu'on en juge: entrée à l'Ecole de l'Air à 19 ans, il fait un stage aux Etats.-Unis, puis trois ans de chasse à la 2e Escadre et remporte en août 1954 la course Creil-Cannes sur « Ouragan ». Cette preuve de savoir-faire le fait remarquer chez Dassault. Il y entre en 1955 pour y être affecté aux essais après un brillant stage au CEV. Depuis il a suivi une ligne droite en « faisant » tous les types militaires de la société... jusqu'au « Super Mirage 4000 »... rien que cela ! Il a atteint 82 000 pieds sur « Mirage III » altitude dépassée seulement deux fois en France. Il a poussé le « Mirage G 8 » jusqu'à Mach 2.34, vitesse jamais atteinte par un autre avion en Europe occidentale. Pour celui qui est aujourd'hui, après Rozanoff, Bigand et Jean Coureau, le chef-pilote d'essais de Dassault-Breguet, tout est prétexte à faire briller ses ailes au soleil (et non pas à les laisser fondre comme celles d'Icare...). En essais, en démonstration (ses rodéos d'une audace précise et calculée sont des régals), comme moniteur en aéro-club, comme chef de sa patrouille formée de ses amis et de ses enfants... on se demande quand il n'est pas en l'air ! Tout cadre est bon pour assouvir sa soif de voler: terrains d'essais, salon du Bourget, autoroutes, terrains modestes et même minés... rien n'arrête ce gaulois sachant porter moustache, qui compte tant d'amis et tant d'admirateurs !
Texte et croquis J. NOETINGER .
Air & Cosmos n° 904 du 30 avril 1982