René Bigand
Une grande figure
  
Il y a tout juste vingt ans, le 4 mai, décollait pour la première fois un avion qui allait connaître une carrière fulgurante et servir largement le prestige de la société Dassault. Il s'agissait du « Mystère 20 » adopté par les américains en le baptisant « Falcon 20 ». René Bigand, alors chef pilote à Istres, fut au titre d'essais le principal artisan de ce succès. Né en 1923, sorti de l'Ecole de l'Air, il avait été breveté pilote d'essais en 1954 mais cinq ans plus tard, l'ayant reconnu comme un élément de grande valeur, la société Dassault l'engageait. En forme de gratitude sans doute, il battit le record international de vitesse en circuit fermé sur 1 000 km avec le « Mirage IV» 01. Sa moyenne avait été de 1820 km/h... en 1960 ! Il. débordait de fougue. Tout ce qui touchait à l'aviation le fascinait. Lui parler c'était sentir la flamme qui brûlait en lui. Méthodique, organisé, sachant assumer ses responsabilités, il avait su harmoniser sa passion à un travail en profondeur lui offrant la plus remarquable maîtrise dans son métier. C'est lui qui fera faire leurs premiers vols et leurs essais au« Balzac» puis au « Mirage V », deux prototypes à décollage vertical. Enfin il prit le « Mirage F1 » 01 à l'origine et le présentait avec une rare maestria. Un jour de mai 67, il se trouva, à grande vitesse et basse altitude, dans une situation imparable. Le drame fut instantané. Le grand Bigand avait quitté ses amis, ses 7 enfants... sa femme ! du moins laissait-il l'image d'un pilote de grande classe, un homme droit. Officier de la Légion d'honneur et Croix de guerre... il tenait aussi à sa médaille de l'Aéronautique.
                                         Texte et croquis J. NOETINGER. .
Air & Cosmos n° 953 du 7 mai 1983
 



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Dernière mise à jour le 17 septembre 2000