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Léon Bourrieau
pour l'histoire
Rien, a priori,
ne semblait promettre à Léon Bourrieau sa place
dans l'histoire de l'aviation. Son origine modeste, ses études
sans éclats, sa santé fragilisée par des
problèmes pulmonaires, ne pouvaient laisser supposer une
carrière de pilote et moins encore de pilote d'essais.
Et pourtant, à ce titre, il ouvrit la voie à une
aviation nouvelle, celle des appareils dotés de réacteurs
de petite puissance, formule née de la complicité
de deux cerveaux: Pierre Mauboussin pour le principe et la cellule,
Joseph Szydlowski pour le propulseur léger, imaginé
à une époque ou l'on cherchait à donner
de plus en plus de puissance aux réacteurs. Bourrieau
eut l'honneur d'être le premier à faire voler le
Fouga « Sylphe " modèle probatoire, le 14 juillet
1949. Il mit au point cet appareil ainsi que les bancs volants
Fouga « Gémeaux " pour le réacteur Turbomeca.
Finalement, le 23 juillet 1952, il y a trente-cinq ans, il décolla
le prototype du « Magister ", dessiné par Robert
Castello et Mauboussin (d'ou l'appellation C.M. 170), consacré
par 871 exemplaires dont beaucoup volent toujours! Léon
Bourrieau fut d'abord militaire. La finesse de son pilotage lui
valut d'appartenir à la « Patrouille acrobatique
d'Etampes " et d'assumer les responsabilités de moniteur.
Comme civil, il entre chez Fouga en 1945 et assure les essais
des planeurs dont celui de transport de troupes C.M. 10, puis
du bimoteur commercial C.M. 100/101 en plus des appareils à
réaction. Deux fois sauvé par son parachute, chevalier
de la Légion d'honneur et décoré de la Médaille
de l'Aéronautique, Léon Bourrieau, l'enthousiaste,
modeste, dévoué et généreux devait
mourir le 30 juillet 1974, à soixante-six ans.
L'aviation, à laquelle il était tant
attaché, lui doit beaucoup.
Texte
et croquis J. NOETINGER. .
Air & Cosmos n° 1152 du 18 juillet 1987 |