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Hélène Boucher
étoile filante
Le 30 novembre 1934,
Il y avait hier cinquante ans, Hélène Boucher se
tuait, près de Guyancourt, par un après-midi d'automne
sombre, brumeux, menaçant, triste, triste à pleurer
! Parce qu'elle n'était pas de celles auxquelles les fards
sont nécessaires pour les rendre belles, parce qu'elle
respirait la santé et la joie de vivre, parce qu'elle
était sportive, parce que son regard était franc,
son jugement sûr, parce qu'elle était droite, parce
qu'elle avait soif de justice et de vérité, parce
qu'elle ignorait la vanité et l'orgueil, parce qu'elle
était femme et non " garçon manqué
"... Hélène Boucher tient une place privilégiée
parmi les grands noms de l'aviation. Il ne suffisait pas qu'elle
fut bon et même excellent pilote et brillante voltigeuse,
il ne suffisait pas qu'elle s'attribuât en août 1934
des records internationaux de vitesse à plus de 400 km/h,
ce qui était remarquable à l'époque avec
320 ch, il ne suffisait pas qu'elle disparut tragiquement, pour
que" Léno " soit aujourd'hui encore l'image
même de la jeune fille française idéale.
Avec sa volonté, son obstination, sa conception réaliste
de la vie mises au service de l'aviation, elle était devenue
une héroïne, en moins de quatre ans, avec à
peine cinq cents heures de vol ! Dans un milieu qui lui était
étranger et qu'elle sut conquérir, elle réussit
à se faire estimer pour sa classe et son caractère
d'abord, pour sa compétence et son courage ensuite. Pour
toutes ces raisons ceux qui l'ont connue comme ceux qui savent
méditer son exemple ne peuvent l'oublier. On n'oubJie
pas l'image d'une étoile filante car si elle est éphémère
son éclat est singulièrement brillant.
Texte
et croquis J. NOETINGER. .
Air & Cosmos n° 1026 du 8 decembre 1984 |