les monoréacteurs Dassault à aile delta Tome 1
Mirage III
du Mystère Delta aux Mirage IIIC & IIIB/E dans l'armée de l'Air
Auteur : Bernard CHENEL Eric MOREAU Patrick AUDOUIN
Editeur :
DTU
Année :
2000
Sujet :
Monographie
Présentation :
               Le 7 juillet 1961, le premier Mirage IIIC de l'escadron de chasse 1/2 "Cigognes" se pose sur la piste de Dijon-Longvic. Le Mirage III entre en utilisation opérationnelle dans l'armée de l'Air française, le 19 décembre de la même année. Les pilotes de combat français entrent dans l'ère bisonique.
          Le concept du Mirage est dérivé de celui de l'intercepteur léger demandé par l'état-major de l'armée l'Air française. Le programme prévoyait un avion intercepteur léger de faible rayon d'action capable de monter très rapidement à haute altitude pour intercepter un avion volant à Mach 2. Il devait être équipé d'un moteur fusée et de deux réacteurs avec postcombustion.
          Très vite, cette formule ne parut pas opérationnelle et l'armée de l'Air décida de lancer d'autres prototypes avec deux réacteurs plus puissants dont Dassault Aviation reçut la commande.
          Par ailleurs, la SNCASO reçut la commande d'un autre prototype, équipé d'un seul réacteur Atar avec postcombustion, appelé Durandal.
          Marcel Dassault comprit l'intérêt de cette formule et décida de lancer à ses frais un autre prototype équipé d'un nouveau fuselage propulsé aussi par un réacteur Atar avec les ailes du Mirage II. Ce fut le premier prototype Mirage III 00 1 calculé pour voler à Mach 2.
          Il vola le 17 novembre 1956, piloté par Roland Glavany et j'étais, à l'époque, ingénieur d'essais, aux commandes de la "voiture radio".
          Très rapidement, il atteint Mach 2 sans difficultés et sans problèmes aérodynamiques, alors que le Durandal ne dépassa pas Mach 1,7. La différence de performances conduisit l'état-major à choisir le Mirage III 001 comme avion futur pour sa flotte de combat. C'est ainsi qu'en juillet 1957, dix avions de présérie nous furent commandés suivis en 1959 de la première commande de série de 95 Mirage IIIC.
          Il est à noter que sans Marcel Dassault, le Mirage III 001 n'aurait jamais vu le jour et que la société Dassault aurait disparu depuis longtemps. L'armée de l'Air ainsi que les nombreuses armées de l'Air étrangères qui l'achetèrent n'auraient pas disposé du meilleur avion de combat de l'époque. ,
          Le remplacement des anciens appareils de l'armée de l'Air par des Mirage IIIC commence en 1961. A compter de décembre 1962, quatre escadrons de chasse, dotés de Mirage III C, assurent l'alerte permanente 24 heures sur 24 : un Mirage étant d'alerte à
5 minutes, un second le suppléant à 30 minutes.
          L'armée de l'Air française a reçu 95 Mirage IIIC, 59 Mirage IIIB, Bl, B2,
et BE (équivalent de la version D à l'export), 70 Mirage R et RD, 183 Mirage IIIE,
et 50 Mirage 5F, soit 457 avions. Les derniers appareils ont été retirés des unités opérationnelles en 1994. Certains ont continué à servir au CEV au-delà de cette date.
          Les exportations du Mirage III ont permis à l'ensemble de l'aéronautique française d'effectuer des percées décisives sur les marchés internationaux.
Durant la guerre des Six Jours de juin 1967, l'aviation israélienne a dominé les aviations équipées du MiG 21 soviétique, formant ainsi la réputation de notre avion et contribuant fortement au succès de son exportation. J'ai aussi apporté ma pierre aux exportations en conduisant les négociations en Australie qui aboutirent à la commande de 116 Mirage III au lieu de F-104 Starfighter. Personne n'y croyait.           
Cela prouve que rien n'est impossible à condition d'y croire. ..
          Grâce à la famille Mirage III/5/50, la France prouve qu'elle est une nation industrielle de premier plan. Depuis 1958, 1401 Mirage III/5/50 ont été construits en plus de quatre-vingts versions différentes pour vingt et un pays à travers le monde.
          De leur mise en service (1961) en passant par la guerre des Six Jours (1967) jusqu'à aujourd'hui, ils ont prouvé leur polyvalence, leur robustesse, leur disponibilité et leur efficacité, en temps de paix comme au combat, au service des armées qui les emploient.
          Au Mirage III succèdent une autre génération de Mirage, le Mirage 2000 puis le Rafale. Par touches successives, mêlant l'audace technologique à des techniques éprouvées, les équipes de Dassault Aviation et de ses partenaires ont ainsi réussi à créer des avions de combat performants et fiables. Elles ont hissé la France au meilleur
niveau de la construction des avions de combat supersoniques.
          La saga des Mirage est une merveilleuse aventure industrielle et humaine. Elle démontre la capacité de l'industrie aéronautique et spatiale française à tenir une place
de premier plan dans l'aventure aéronautique et spatiale du XXIème siècle.
          Mais les avions ne sont rien sans les hommes.
          J e tiens à rendre hommage à tous ceux : ingénieurs, techniciens, compagnons,
pilotes de la Société, membres de l'administration, de l'armée de l'Air française qui ont participé à la création, au développement, à la production, à la vente, à la mise au point de cet avion et, plus spécialement, à celui sans lequel rien n'aurait été possible : Marcel Dassault.
          Puisse cette étude aider les passionnés a mieux connaître et apprecier cet avion mythique qui a tant fait pour le succès des ailes françaises et des équipes qui l'ont conçu.
          Puisse cet ouvrage témoigner de mes pensées envers tous nos merveilleux pilotes disparus pour la gloire des Ailes Françaises.
                                                                       Serge DASSAULT

Appréciation :
BIBLE....
 

 



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Dernière mise à jour le 17 septembre 2000