Mirage III / 5 / 50
Auteur : Alain PELLETIER
Editeur :
Editions E.P.A.
Année :
1982
Sujet :
Monographie
Présentation :
     Dans l'Histoire aéronautique l'on voit apparaître de temps en temps des avions qui atteignent à la célébrité. S'ils s'y maintiennent, comme ce fut le cas, par exemple, des SPAD ou Fokker de la Première Guerre mondiale, des Messerschmitt 109, Spitfire ou Mustang de la Seconde, ou bien, depuis, des MiG ou Phantom, on peut être certain qu'ils ont bénéficié à la fois :
 -d'une indiscutable supériorité technique,
 -d'une conjoncture industrielle et politique favorable à leur production en série,
 -d'une participation à des opérations brillamment menées.
   Ces avions devinrent souvent les véritables symboles de la puissance militaire, ou de la domination technique du pays où ils étaient nés. Il y en eut aussi en France : le Dassault Mirage III et ses dérivés directs (Mirage 5, ou 50) appartiennent notamment à cette catégorie d'appareils.
   Pourtant rien au départ ne paraissait devoir assurer au premier chasseur de la famille ( « Mystère-Delta », devenu « Mirage I »)une quelconque supériorité sur ses concurrents du même programme français d'intercepteurs légers. Généralement, on s'attendait plutôt à voir triompher le Sud-Ouest « Trident », type qui paraissait plus performant parce que plus « radical ». En fait la supériorité de celui-ci n'en était une que dans la mesure où l'on n'exigeait de ces intercepteurs que des missions de défense ponctuelle. Dès que l'état-major modifia ses exigences pour des raisons économiques, demandant un avion également capable de missions de supériorité aérienne, d'attaque au sol, voire de reconnaissance photographique, cette supériorité, due à une trop grande spécialisation, disparut.
   Les ingénieurs de la Société Dassault avaient déjà fourni la preuve de leurs capacités à tenir compte d'une évolution tactique, aussi bien que technique. A l'occasion du développement, de la mise au point, puis de la fabrication en série d'avions comme les Ouragan et les Mystère, ils avaient su s'adapter très rapidement aux modifications successives, sinon contradictoires, des programmes officiels. Ils se montrèrent tout aussi capables de transformer leur prototype de Mirage et ceci avec une rapidité de réaction supérieure à celle de leurs concurrents. A l'appareil biréacteur très spécialisé qu'ils avaient offert, ils substituèrent très vite un monoréacteur multi-missions qui allait, lui, devenir célèbre et demeurer en production pendant plus de vingt ans !
   Le choix de sa formule aérodynamique (delta mince, sans empennage) avait été particulièrement heureux et l'appareil possédait un important potentiel de développement. En fait, à l'époque où nous écrivons ces lignes (juillet 1981) il ne semble pas que ce potentiel ait été épuisé, en dépit des continuelles modifications apportées durant deux décennies. Loin de le condamner, du reste, les nouvelles techniques lui apporteront peut-être une nouvelle jeunesse !    
Le type fut adopté avec enthousiasme dès son entrée en service dans l'Armée de l'Air, dont il était le premier appareil bisonique. Il demeurait toutefois à administrer la démonstration de ses qualités dans des conditions de combat réel. Les Israéliens s'en chargèrent. Au début des années soixante ils avaient adopté le Mirage comme leur chasseur standard. Il fut le « fer de lance » de leur célèbre campagne des « Six Jours » (1967). En quelques jours, le type, qui écrasa sans pitié les aviations très supérieures en nombre des pays arabes, devint un avion quasiment mythique ! Le chasseur-miracle dont allaient désormais rêver les aviations militaires de nombreux pays. Et dans le Tiers Monde il devint d'autant plus important que son existence permettait aux États « non alignés » de se procurer à un prix raisonnable un avion de performances comparables à celles offertes par les meilleurs avions de combat américains et soviétiques. En leur offrant des Mirage l'industrie aéronautique française libérait désormais ces nations de la nécessité d'acheter leurs appareils de combat chez un des deux « leaders » des grands blocs politiques mondiaux.
   Le Mirage III devint donc un très important « article d'exportation » pour notre pays. Les échanges commerciaux entre États sont, on le sait, souvent fâcheusement liés à des négociations ou accords de caractère politique. La place occupée dans nos échanges par le delta de Dassault allait parfois le faire considérer par de mauvaises langues comme un vulgaire instrument, de pression, sinon de chantage, entre les mains françaises. C'était certainement un jugement simpliste, et qui faisait totalement abstraction des qualités de l'avion, de son prix avantageux et d'une longévité très supérieure à celle de la plupart des chasseurs concurrents. Mais finalement cela aboutissait à grossir encore la légende du Mirage. Précédemment « célèbre », il devenait alors « extraordinairement célèbre ».
   Depuis, plus de 1 000 Mirage III, 5, 50, ont été vendus. Ils volent au-dessus de tous les continents et il est désormais certain que le nom du type figurera pour longtemps dans les livres, un peu partout dans le Monde. De surcroît, on a vu apparaître toute une gamme de dérivés indirects : extrapolations (Mirage IV), formule aérodynamique nouvelle (Mirage F ou G), appareil à décollage vertical (Mirage V), chasseurs de nouvelle technologie (Mirage 2000 ou 4000). Ils ont hérité du nom fameux; certains en ont encore renforcé la célébrité. Il était nécessaire de mentionner ce fait, bien que le manque de place ait imposé à l'auteur du présent ouvrage de se limiter au Mirage III et à ses développements directs.
   Meme seul cet avion est probablement le plus célèbre de notre histoire. Il aurait donc été dommage de ne pas lui réserver le premier livre de cette collection qui soit consacré à un appareil français !
                                                          Jean CUNY

Appréciation :
****
 

 



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Dernière mise à jour le 17 septembre 2000