|
Roger MAZOYER
Exemple de modestie.
Le 23 juillet 1968,
Roger Mazoyer, se tuait dans des conditions horribles, à
Tarbes. Pour la sixième fois de la journée, il
procédait à des essais de vrille. Malgré
tous ses efforts, la ronde se poursuivait, il dut se résoudre
à sauter . Non sans peine, il réussit à
quitter l'avion et se retrouva suspendu à son parachute.
Mais, continuant sa vrille, l'appareil accrocha, de l'aile, le
parachute et le déchira. Mazoyer tomba comme une pierre
de 1 000 mètres d'altitude... Né en 1914, à
St-Etienne, il y obtient son premier brevet de pilote en 1933.
En 1936, à Istres, il devient pilote de bombardiers, au
cours de son service. Civil à nouveau, il sera moniteur
à St-Etienne, puis à Tarbes avant d'entrer chez
Morane-Saulnier en 1939.
En 1940, il passe à la Résistance
et soutient une action héroïque avant de connaître
six mois de forteresse à Mers-el-Kebir en 1941. Avec fougue,
il reprend le combat, assumant de lourdes responsabilités
au Réseau R.4. Ce qui lui vaudra les camps de concentration,
en Allemagne, d'avril 44 à mai 45. Mais sa vocation est
le pilotage. Il obtient sa licence de pilote d'essais-réception
en 1953, étant toujours chez Morane- Saulnier. En 15 ans,
il réceptionne plus de 1 800 avions neufs ou sortis de
révision, à Tarbes, du MS.500 au MD.315 en passant
par les MS.472/475 et" Rallye "'. Il seconde Jean Cliquet
pour les essais et fait de nombreuses présentations, du
« Paris " en particulier, au Portugal, au Pérou,
au Brésil, en Tunisie et en Yougoslavie. Officier de la
Légion d'honneur, Croix de guerre avec palmes, médailles
des Déportés de la Résistance et de l'Aéronautique,
Mazoyer, avec près de 10 000 heures de vol avait su rester
modeste et discret. ..trop discret.
Texte
et croquis J. Noetinger .
Air & Cosmos n° 1199 du 16 juillet 1988 |