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Robert Cartier
oser...
Une
allure un peu britannique, une moustache bien entretenue, un
oeil vif, une sage philosophie, un rare bagout à l'humour
parfois corrosif, tel apparaît ce septuagénaire
sachant savourer ses belles années de liberté et
de paix. Pourtant, Robert Cartier a été un homme
d'action, sachant oser et endosser des responsabilités.
Parachutiste militaire, il a toujours été en première
ligne, en Algérie, en Sicile, dans les Vosges et dans
le Jura avant de participer à la prise de Colmar. Entré
au C.E.V. comme parachutiste d'essais, en septembre 1945, il
ne se contente pas d'être un exécutant... courageux,
mais, sous les ordres de l'Ingénieur en Chef Munnich,
chargé des problèmes de « sécurité-survie
», il joue un rôle déterminant au titre des
sièges éjectables, analysant et comparant ceux
des allemands et des britanniques et participant en Angleterre
d'abord, puis en France, aux premières éjections
à grande vitesse... jusqu'à 832 km/h. Lors d'un
essai de routine il sera sérieusement blessé et
arrêté d'activité. En 1952, sous la direction
de Lucien Servanty, il se consacre au siège SNCASO dont
les essais sont menés par les parachutistes Allemand,
Tournier, Maubec, Dubourg... de 1952 à 1956. Nombreux
sont les pilotes qui lui doivent la vie, le premier ayant été
Jean Boulet. Pendant dix ans, à Hammaguir, il est chargé
de la récupération des ogives scientifiques des
fusées françaises. Enfin, en 1966, comme pilote
d'essais, il se voit confier avec l'ingénieur Edouard
Vidal, la mise au point du fameux « Ludion », monoplace...
d'infanterie, conçu par Georges Caillette. Il exécutera
60 vols jusqu'en 1968, date, à laquelle l'Etat-Major renoncera
à cette solution tactique. Il terminera sa carrière
comme patron du bureau « opérations » aux
essais hélicoptères à Marignane.
Texte
et croquis J. NOETINGER
Air & Cosmos n° 1183 du 26 mars 1988 |