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Henri Dietrich
plombier-volant !
Il y
a eu dans l'Armée de l'Air des personnages hauts en couleur
et des figures dont l'empreinte aura donné à cette
arme une part de sa personnalité et de son aura. Henri
Dietrich est de ceux-là. Sa gouaille, son goût des
calembours, sa baraka, son sens de la camaraderie, son patriotisme
et son amour inconditionnel pour l'aviation, expliquant la réputation
méritée de ce plombier de profession, pilote par
passion. Breveté en 1932, il pilote toujours à
77 ans, un avion de sport italien, unique en France. Ses cinquante
cinq ans de pilotage ont été trop remplis pour
en dresser ici le détail. A retenir cependant que ce Colonel
honoraire de l'Armée de l'Air, porteur des plus hautes
décorations, à titre militaire, a accompli plus
de 5 000 heures de vol, sur quelques 200 avions différents,
dont une jolie brochette de chasseurs français, anglais
et américains. Son dernier avion d'arme ayant été
le « Super-Mystère B.2 » jusqu'en 1960. Crédité
de cinq victoires, ayant participé avec un équipier
à deux victoires encore, sauvé en parachute lors
d'une collision à bord d'un P .39 « Airacobra »,
il fut parmi les premiers réservistes à être
lâché sur un avion à réaction «
Vampire » en 1952. Ceci donne un aperçu de son activité
sous l'uniforme. A cela s'ajoutent des brevets de pilote civil,
de pilote professionnel, de vol à voile. Il n'est pas
si fréquent de voir briller, sur une si longue période
et avec la même intensité, pareille « flamme
» pour les ailes. Cela tiendrait-il au fait d'avoir fait
une période militaire d'un an... au Régiment des
sapeurs pompiers en 1932-33 ? Pour ses innombrables camarades
et amis, le « plombier » est apprécié
pour son enthousiasme et sa générosité de
coeur propre aux hommes sensibles et fidèles.
Texte
et croquis J. NOETINGER .
Air & Cosmos n° 1179 du 27 février 1988 |