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George Marchandeau
l'indulgent
Chasseur à
18 ans au Bourget, en 1930, breveté l'année précédente,
comme boursier, à l'école de pilotage de Morane-Saulnier,
il faut croire que Léon-George Marchandeau était
particulièrement doué puisque, dès 1933,
il est affecté au GAN (Groupe des Avions Nouveaux), ancêtre
du CEV. Là il essaye la majorité des prototypes
d'avant guerre. En 1938, il entre chez Dewoitine, comme pilote
d'essais sur D.510, 520, 338, 342, 770 et 732. Patriote inconditionnel,
son engagement dans la Résistance lui vaut, ainsi qu'à
sa femme, l'incarcération dans les plus redoutables camps
de concentration allemands.. A la Libération, .ayant dominé
les séquelles de ses épreuves physiques, il reprend
ses activités de pilote d'essais à la SNCASE sur
" Languedoc" puis sur les premiers avions à
réaction construits en France. Il réceptionne "
Vampire », ". Mistral » et " Aquilon "'.
Détaché chez Hurel-Dubois il décolle pour
la première fois le 31 décembre 1955 le HD.321.
Enfin il réintègre Sud-Aviation jusqu'à
sa retraite. Aujourd'hui il se partage entre Cannes, ce qui lui
permet de savourer les joies de la mer sur son bateau de plaisance,
et Gaillac où il naquit en 1912. Commandeur de la Légion
d'Honneur, décoré de la Croix de Guerre 39-45 et
de la Médaille de l'Aéronautique, il ne parle jamais
de sa carrière, n'évoque jamais la tragique période
d'incarcération en Allemagne, il cultive avec une rare
générosité le culte de l'amitié au
point que nul ne l'a jamais entendu critiqué quiconque.
Il compte beaucoup, beaucoup d'amis qui, à la belle époque,
reconnaissaient à coup sûr George Marchandeau sur
les ondes... à son bel accent du Tarn.
Texte
et croquis J. NOETINGER .
Air & Cosmos n° 1139 du 18 avril 1987 |