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Jean Orial
Virus généreux
Rares sont
les hommes dont la passion est si généreuse qu'elle
devient contagieuse ! Jean Orial appartient à cette catégorie
en voie de disparition. Il n'est pas du genre à bomber
le torse, à se croire d'une race à part, à
raconter ses faits d'arme. Il n'est que sourire et semble toujours
disponible. Pourtant il a su créer autour de lui un noyau
puis une équipe dans laquelle règne un esprit,
un enthousiasme et un dynamisme dont les échos débordent
largement le terrain de Pont-St-Esprit. Ce terrain n'existait
pas; il l'a créé en 1956. Aidé de ses "
complices ", tous bénévoles, il l'a équipé
d'un club-house, de deux hangars, a amené eau, électricité,
téléphone, construit 3 avions, monté un
atelier agréé... Ce personnage au profil d'aigle
s'est engagé en 1939, à 18 ans, rengagé
en 1942, il a renoncé au pilotage pour gagner du temps.
Après son entraînement aux Etats-Unis, il s'est
retrouvé au groupe " Bretagne » comme radio-navigant
mitrailleur sur B.26, puis en Indochine au groupe " Anjou
". Plus de deux cents missions de guerre lui valent la Médaille
Militaire et deux Croix de Guerre. Ayant quitté l'Armée
de l'Air en 1956, il occupe pendant 30 ans au C.E.A. de Marcoule
différents postes dont celui des Relations Extérieures.
Mais son dévouement permanent au club, sous le regard
bienveillant et consentant de sa femme, font de lui un président-moniteur-
comptable-mécanicien-pompiste... et surtout conseiller
écouté. Il n'est pas étonnant que son club
rassemble 90 membres, venus parfois de lointaines régions
pour connaître une ambiance exceptionnelle et des prix
à l'heure de vol particulièrement modestes sur
6 avions. L'exemple Orial n'est pas prêt de s'éteindre:
sa petite fille a son brevet de pilote !
Texte
et croquis J. NOETINGER .
Air & Cosmos n° 1131 du 21 février 1987 |