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Georges LlBERT
...des cartes en main
Vendredi
dernier a eu lieu le traditionnel banquet de l'Association des
« Vieilles Tiges », l'une des plus brillantes réceptions
aéronautiques, rassemblant le plus grand nombre de pionniers
et de personnalités. Pour la première fois, Georges
Libert officiera comme président. S'il a été
élu pour être le quatrième à prendre
cette charge après Léon Bathiat, fondateur en 1920,
Joseph Frantz et le général Pierre Bodet, ça
n'est certainement pas la conséquence d'une ambition.
Il a même fallu aller à l'assaut de sa modestie
! Mais ayant tout donné à l'aviation, comment pouvait-il
refuser d'animer une association qui a pour but de « rappeler
aux générations montantes que la France a été
le berceau des ailes »
?
Breveté pilote militaire à vingt
ans en 1929, il ne cessa de se distinguer. En 1933-1934, il est
le plus jeune pilote de la « Croisière Noire
» menée par
le général Vuillemin. On le retrouve l'année
suivante, le plus jeune encore, à Air-Bleu, postale de
jour aux horaires rigoureux. Sur « Simoun », avec Denis, il relie la France
à l'Indochine en cinquante-huit heures, un beau raid !
Il se consacre à la « Postale de nuit
» jusqu'à la
guerre. Mobilisé comme pilote de réception du Bloch
152... il réussit à abattre un Heinke 111. Passé
à la Résistance, puis en Angleterre, il accomplit
de périlleuses missions clandestines sur « Lysander
».II entrera ensuite
à Air France, où, commandant de bord sur 707, il
sera aussi chef du P.N. jusqu'en 1970. Licence toujours validée
depuis cinquante-trois ans, officier de la Légion d'honneur,
Georges Libert, malgré ses 24 500 heures de vol, est affable,
bienveillant, indulgent, scrupuleux... un homme de coeur ayant
plus d'une carte dans son jeu.
Textes
et croquis J. NOETINGER. .
Air & Cosmos n° 930 du 27 novembre 1982 |