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Roger CARPENTIER
...premier Mach 1
Roger
Carpentier est de ceux dont le nom est indissociable d'une étape
caractéristique de l'aéronautique française.
En effet le 12 novembre 1952, alors qu'il était chef P.N.
au C.E.V. à Brétigny, il fut le premier, officiellement,
à passer le mur du son sur un avion français. C'était
il y a trente ans à bord d'un Dassault « Mystère
II ». On
imagine difficilement aujourd'hui le manque d'éléments
dont on disposait pour percer les secrets de la barrière
sonique. Il fallut des vols comparatifs avec des appareils transsoniques,
pilotés par des américains pour être certain
de la performance. Les machmètres avaient des retards...
il est bien possible que Rozanoff, sur le même «
Mystère II »
ait atteint le but à la même époque... Le
hasard a voulu que l'honneur revienne à un pilote officiel
qui avait eu en main tout l'arsenal des prototypes à réaction
de l'après- guerre.
Sorti de l'Ecole de l'Air à dix-neuf
ans, pilote de bombardement, puis de chasse aux « Cigognes
», il entrait en 1947
au C.E.V. et devait y demeurer plus de six ans. C 'est dire l'expérience
qu'avait accumulé ce personnage réservé
mais parfois brusque s'exprimant en rafale pour masquer peut
être une forme de timidité. Entré en 1955
à la S.N.C.A.S.E., il participa aux essais du «
Baroudeur »
et du « Durandal » mais se distingua surtout aux
commandes du « Trident » qu'il entraîna dans d'inoubliables vols
records. Pourquoi fallut-il que Roger Carpentier se tue à
trente-huit ans, sur le « Voltigeur », prototype pourtant classique,
le 9 janvier 1955 ? Lieutenant-colonel, il était commandeur
de la Légion d'honneur et avait reçu la Croix de
guerre et la Médaille de l'Aéronautique.
Textes
et croquis J. NOETINGER. .
Air & Cosmos n° 927 du 6 novembre 1982 |