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Roger BETEILLE
...l'efficacité d'abord
En 1952,
il y a trente ans, Roger Beteille était nommé chef'
du service des essais en vol de la S.N.C.A.S.E... belle responsabilité
pour un ingénieur d'essais en vol de trente et un ans,
ancien de Polytechnique; de Sup'Aéro et pilote breveté
en 1945. Il joua donc un rôle déterminant dans les
programmes « Armagnac » et « Caravelle » qu'il mena jusqu'à
la certification, avant de se voir confier en 1957, et pour dix
ans, une position clef à la division « Missiles
et satellites » de Sud-Aviation.
Rodé à la technique, à
l'organisation, à la gestion et sachant animer des équipes,
il est naturel que l'on fit appel à lui pour prendre en
main le programme avion de grande capacité, prévu
pour succéder à « Caravelle ». Sous sa houlette devait naître
le projet français « Galion » qui, par étapes
successives, devait devenir l'A.300 puis l'A.300 B, fruit d'une
vaste coopération européenne dans le cadre d'Airbus
Industrie. C'est à cette occasion que l' « homme
discret à la cravate blanche » donna toute sa mesure.
Ses connaissances, son esprit ouvert et pragmatique, son intuition
l'orientant vers les choix les plus judicieux... son art de convaincre,
lui ont permis d'être le coordinateur idéal qu'il
fallait à Airbus Industrie. Le succès de l' «
Airbus » lui revient en grande partie car il a résolu,
au moment voulu, les problèmes les plus délicats.
Il n'est pas homme à s'en vanter car il est modeste et
sait que sans ses amis ses efforts eussent été
vains. Il n'en reste pas moins que Roger Beteille, directeur
général d'Airbus Industrie, a su donner une âme
européenne à un succès international.
Texte
et croquis J. NOETINGER. .
Air & Cosmos n° 923 du 9 octobre 1982 |