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Auguste MUDRY
Premier de cordée
Avec
le premier vol du tout nouveau CAP X, biplace économique
doté du nouveau moteur MB 4.80, Auguste Mudry revient
une fois de plus sur le podium de l'actualité. C'est justice
car il franchit une étape de plus dans son ascension comme
industriel aéronautique. Ce Savoyard d'origine modeste
fut toujours un travailleur, ce qui lui valut de sortir major
de sa promotion d'élèves pilotes d'Istres peu avant
la guerre... une guerre qu'il fit au GAO 309. Fonctionnaire pendant
un temps aux Finances, pilote professionnel, chef pilote à
Annecy, à Châteauroux puis à Moisselles,
un des pionniers de la Fédération française
de vol à voile, et des CARPE (ateliers de réparations
de planeurs)... il avait toutes les cartes en mains pour fonder
sa propre firme. Il s'était acquis le concours de techniciens
de valeur, dont Claude Piel, à la liquidation de Scintex
Aviation. L'accident de Jacques Gomy, son ami et pilote d'essais, sur
son premier avion maison, eut pu tout compromettre. Ce drame
ne mit en cause la réputation ni du pilote, ni de l'avion,
ni du constructeur. La volonté et le travail pouvaient
seul venger Gomy. Et le CAP 10 naquit; il intéressa le
général Philippe Maurin, chef d' E.M. de l'Armée
de l'Air qui passa une commande avec un mot: « Mudry on
y va ». Et l'on sait la suite ; plus de 180 CAP 10, CAP
20, 21, construits. Des commandes civiles et militaires en France
et à l'étranger, mais surtout une équipe,
une ambiance de travail, une foi exemplaire. J'ai vu le jeune
et brillant ingénieur Jean-Marie
Klinka qui a dessiné
le CAP 21 et le CAP 21 X, faire son premier vol et une belle
séance de voltige sur le CAP 21 en octobre 1980. Au retour,
il pleurait d'émotion... quel hommage pour Auguste Mudry
!
Texte
et croquis J. NOETINGER. .
Air & Cosmos n° 913 du 26 juin 1982 |