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René Hirsch
chercheur infatigable
Les
habitués de Toussus-le-Noble connaissent la silhouette
de René Hirsch, homme discret, modeste et souriant. Mais
combien savent ce que la technique aéronautique lui doit
? Ayant triomphé de sévères épreuves
de santé, il n'a jamais admis qu'elles portent ombrage
à sa soif de travail. Ingénieur agronome, sorti
second de l'Ecole Forestière de Nancy en 1931, il devait
occuper des postes de responsabilité, en France et en
Algérie, volet d'une vie d'aventures... parfois angoissantes
(pendant l'occupation en particulier)
Mais cet ingénieur a aussi une
passion: l'aviation. Breveté pilote en 1931, il possédera
« ses »
avions toujours « optimisés » par des « solutions
» personnelles. A force
de travaux et de recherches, il devient un aérodynamicien
de grande classe. Certains personnages haut placés dans
l'aéronautique ne lui facilitent pas la tâche, d'autres
savent mesurer sa compétence. On retrouve sa griffe dans
les programmes les plus divers: Hurel-Dubois 31, Breguet 940,
Nord 500, « Jaguar », « Airbus », rotors d'hélicoptères, programmes
spatiaux, dirigeables, etc. Il travaille à l'ONERA, fait
des cours à l'ESTAé, à Istamboul, au Québec...
Pourtant jamais il ne négligera ses travaux personnels,
objets d'une thèse de Doctorat soutenue en 1938 sous le
titre: « Moyens de soustraire un avion à l'action
des rafales. »
Il construira son bimoteur expérimental doté de
« systèmes d'absorption de rafales »... ce sera le RCH 100 qui
accumulera 130 heures en campagnes d'essais successives de 1954
à 1970, avant d'être exposé au Musée
de l'Air. Aujourd'hui, à soixantequatorze ans, et 1 550
heures comme pilote, il poursuit ses expériences avec
Jean Caillard, sur un Gardan GY 80... « à absorbeurs
de rafales ».
Texte
et croquis J. NOETINGER. .
Air & Cosmos n° 915 du 10 juillet 1982 |