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Joseph LE BRIX
Breton obstiné
Le 12 septembre prochain,
le village de Baden (Morbihan), célébrera le cinquantième
anniversaire de la mort d'un de ses fils, un héros, marin,
pilote et navigateur dont le nom ne peut être oublié
dans l'histoire de l'aviation.
Ceux qui auront le privilègé d'assister
à la cérémonie admireront le monument où
repose cet ancien de « Navale », Peut être
rencontreront- ils Mme Le Baron, soeur de Joseph Le Brix ( dépositaire
des souvenirs les plus émouvants de celui qui avec Dieudonné
Costes, sur Breguet « Nungesser et Coli » Hispano-Suiza
500 ch. réussit, entre le 10 octobre 1927 et le 14 avril
1928, le plus grand périple autour du monde de l'époque:
60 000 km. Ceci comprenait la première traversée
de l'Atlantique Sud ( St-Louis -Natal ).
Pour une telle performance, il fallais un équipage
hors du commun, Costes possédait un sérieux bagage,
mais son co-pilote avait appris la navigation dans la marine,
c'est tout dire !
Passionné par l'aventure, esprit fin et curieux,
sachant préparer avec soin ses entreprises, Joseph Le
Brix, Lieutenant de Vaisseau, avait su goûter ce
merveilleux voyage. Il connut la gloire mais préféra
l'action.
En 1930, il fait équipage avec Doret sur le
Dewoitine « Trait d'Union ». Des records tombent:
pour la première fois plus de 10 000 kilomètres
sans escale en circuit fermé. Puis tentatives de record
de distance. L'avion s'écrase en Sibérie. Le Brix
et Mesmain sautent, Doret reste à bord, peu blessé.
Trois mois plus tard, en septembre 1931, c'est le drame, dans
l'Oural, sur l'avion n° 2 Doret donne l'ordre de sauter et
saute lui-même, sans se rendre compte que ses coéquipiers,
pris de court, sont restés à bord...
Vingt-cinq ans plus tard, Doret évoquait pour
moi cette tragédie. Il ne cacha pas ses larmes en songeant
à l'ami exceptionnel qu'il avait perdu.
J.
NOETINGER. .
Aie & Cosmos n° 872 du 12 septembre 1981 |