
Commencée en 1940, la carrière du Dewoitine 520
s'acheva en Afrique.

Le Messerschmitt Me-109 constitua l'ossature de la chasse allemande.

Trois Boeing B-17 lancent leurs bombes sur l'Allemagne.

Les planeurs de débarquement, formule d'invasion vite
abandonnée...

La guerre terminée, le transport militaire prit de l'importance.
Ici, un Douglas C-124 A « Globemaster », dérivé à deux ponts du fameux
DC-4.

Les troupes aéroportées, parachutées derrière
les lignes ou sur des points stratégiques, furent efficaces.

Le ravitaillement est maintenant entré dans les moeurs.
Déjà, en 1950, un KB-50 redonnait leur autonomie
aux B-45 « Tornado »
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La Seconde Guerre Mondiale
Si l'aéronautique avait pu rendre d'importants
services au cours de la guerre 1914-1918, on ne peut dire cependant
qu'elle y avait obtenu des résultats déterminants,
ni comme arme offensive ni dans son utilisation purement stratégique.
Pour fixer une doctrine efficiente d'emploi de l'aviation de
combat, il faudra attendre les expériences successives
de Chine, d'Ethiopie et, surtout d'Espagne en 1936. La présence
de matériels et de pilotes allemands et italiens d'une
part, soviétiques d'autre part, permit aux états-majors
intéressés de dégager les leçons
nécessaires. Au moment de son attaque sur la Pologne,
le III° Reich possédait une aviation de guerre parfaitement
entraînée, équipée d'un matériel
efficace. La France, en dépit d'importantes commandes
d'appareils américains, hâtivement passées
en 1938, n'entrerait en opération qu'avec des avions relativement
peu nombreux et souvent périmés, en face de l'importance
des moyens mis en ligne par l'adversaire.
Le premier emploi massif de l'aviation
stratégique se produisit au cours de la bataille d'Angleterre
: l'Allemagne escomptait la chute de l'empire britannique, en
écrasant sous les bombes sa puissance industrielle. En
dépit de l'acharnement des équipages engagés,
de leur nombre, de leur valeur, et de la multiplicité
des expéditions, les Allemands durent abandonner. Le mordant
de la chasse anglaise, la puissance croissante de la DCA et l'amélioration
des procédés de détection, sont à
l'origine de la défaite germanique, dans cette lutte gigantesque
qui dura près de six mois.
En 1941, l'aviation stratégique britannique
entreprenait sur l'Allemagne une série ininterrompue de
bombardements de nuit. Ceux-ci, en dépit de pertes sérieuses,
se montrèrent d'une efficacité redoutable. Les
Etats-Unis, dès leur entrée dans la lutte, armés
de leurs puissantes « forteresses volantes », complétèrent
par des expéditions de jour, l'oeuvre de destruction nocturne
entreprise par les bombardiers anglais. En mai 1944, les territoires
germaniques avaient reçu, du fait des efforts conjugués
des aviations alliées de l'Ouest, 240 000 tonnes de bombes.
Le poids des projectiles utilisés, qui ne dépassait
pas 1 000 kilos en 1939, atteignait, en 1945, de 1 800 à
10 000 kilos.
Le rôle de l'aviation maritime s'avère
très important. Si, en Méditerranée et sur
l'Atlantique, ses interventions se montrèrent classiques,
il n'en a pas été de même sur l'océan
Pacifique, principale théâtre des opérations
aéro-navales. L'emploi des navires porte-avions, la complexité
des opérations de débarquement, entraînèrent
une véritable révolution dans la tactique et la
stratégie de la guerre sur mer. Après Pearl Harbour,
les Nippons effectuèrent une avance rapide, à la
fois en direction des Indes et de l'Australie. Ce champ de bataille
en constante évolution s'étendait de Singapour
à la Nouvelle-Zélande et remontait au Nord vers
les îles Aléoutiennes, couvrant plus du tiers de
l'immense océan.
Le matériel volant de l'aviation commerciale,
mobilisé par les puissances belligérantes, fut
largement utilisé pendant toute la guerre et sur tous
les fronts; il constitua partout une branche importante de l'aviation
stratégique. Aux Etats-Unis la création de l'« Air
Transport Command » eut une influence très grande sur le succès
définitif des opérations. Quatre axes principaux
furent établis : en premier lieu, les deux routes de l'Atlantique,
Nord et Sud, la première aboutissant à l'Ecosse,
servant surtout au ravitaillement des îles britanniques
alimentant en renforts et en matériels les combattants
du front ouest, la seconde arrivant au Caire et se prolongeant
sur Bassorah, les Indes et la Birmanie permettant de joindre
la Chine par la route stratégique de l'Himalaya, enfin,
la voie du Pacifique reliait la côte occidentale américaine
aux bases importantes constituées en Australie, ainsi
qu'aux divers secteurs de combat répartis sur l'Océan.
La collaboration des deux organismes similaires anglais et américain
s'exerçant sur les mêmes itinéraires stratégiques,
a été totale et fructueuse. Rien que sur la route
des Indes, les dispositions judicieuses prises par l'état-major
suprême interallié, permirent le transport de 10
000 tonnes de fret par mois en 1943, de 20 000 en 1944 et de
45 000 en 1945.
C'est en 1935, aux manoeuvres de l'Ukraine,
que l'Armée Rouge put démontrer, pour la première
fois, les perspectives offertes par l'emploi du parachutage en
masse des troupes transportées par avions. L'Allemagne
suivit l'URSS dans cette voie.
Si, en 1939, elle utilisa surtout la parachutage
individuel, posant à l'arrière des lignes des agents
secrets aux missions limitées, les troupes aéroportées
apparurent cependant avec succès dans l'assaut final de
quelques places fortes, ou pour l'occupation temporaire de points
sensibles, le ravitaillement et le renfort d'unités isolées,
principalement en Hollande, en Belgique et plus tard en Norvège.
La France avait bien constitué, en 1939, deux unités
parachutistes, mais elles n'eurent pas à intervenir dans
la première partie de la campagne. La conquête de
l'Ile de Crète par les Allemands connut une large utilisation
des troupes aéroportées. Les trains de planeurs
remorqués, en même temps que les parachutistes facilitèrent
l'occupation rapide des points d'appui et confirmèrent
les doctrines d'emploi élaborées par les Etats-Majors.
Après la bataille de Crète, planeurs gros porteurs
et parachutes firent partie intégrante des matériels
de débarquements et purent obtenir des résultats
tactiques importants, souvent définitifs partout où
les troupes aéroportées eurent à intervenir. |