Photo P. Dennez

 

 

 

 

Vought F8E (FN) Crusader

Premier vol : 25 mars 1957
Pilote d'essais :
En même temps que l'Armée de l'Air , l'Aéronavale tenta d'adopter un seul type de chasseur polyvalent.
Il y eut diverses offres, dont le DASSAULT Mirage III M, adaptation du célèbre delta, et le BREGUET 1120 Sirocco, descendant très évolué des appareils tactiques Br 1001 et 1100. Ce dernier projet, avec une aile haute ultra-mince (4 %), une hypersustentation très poussée et l'emploi prévu de matériaux nouveaux en 1958-60 (acier inoxydable, sinon titane) illustrait bien ce que pouvait être un chasseur embarqué moderne de hautes performances (plus de M = 2), mais on butait déjà sur la notion de prix de revient, surtout pour un nombre d'avions relativement petit (une cinquantaine d'avions à envisager). Il fut donc abandonné, la Marine adoptant deux matériels différents pour les missions à basse et haute altitude, l'Etendard et le VOUGHT Crusader américain.
Ce chasseur fut commandé en 1963 sous une forme particulière à la Marine Nationale (armement français, soufflage des volets au décollage), à la suite des difficultés rencontrées pour obtenir en France un chasseur convenant parfaitement. Il fut livré en 1964-65, 42 (48 ?) exemplaires de cet avion, officiellement connu comme le F8 E (FN) et retiré du service en 1999.

LE REMPLACEMENT DES CRUSADER
Air & Cosmos n° 1256 du 28 octobre 1989

L'Amiral Bernard Louzeau, chef d'Etat-major de la Marine, avait été entendu par la Commission de la défense nationale et des forces armées de l' Assemblée nationale le mercredi 11 octobre 1989. Bien que le compte rendu d'audition de ladite commission n'ait fait état d'aucune réponse aux questions posées, on peut imaginer qu'interrogé sur le problème du remplacement des Crusader pour les besoins de l'Aéronautique navale, l'Amiral Louzeau ne s'est pas prononcé en faveur d'une rénovation de ces appareils, en raison du coût élevé d'une telle formule pour un résultat très aléatoire, un Crusader même équipé d'une avionique de Mirage F -1 ne pouvant avoir des performances comparables à celles des chasseurs hostiles auxquels il pourrait se trouver confronté.
Mais pour exprimer ce point de vue un peu plus officiellement et publiquement, et développer en conséquence les arguments justifiant, comme solution de remplacement, l'achat d'une quinzaine de F-18 à l'U.S. Navy, c'est au vice-amiral d'escadre Yves Goupil, Major général de la Marine, ancien pilote d'essais du Crusader aux Etats-Unis, ancien commandant d'une flottille de Crusader et ancien chef du cabinet militaire du ministre de la Défense de 1984 à 1988, qu'il a été fait appel. Celuici s'est exprimé dans le numéro de la revue « Cols bleus » daté du 21 octobre 1989.
Nous retiendrons de l'article signé par l'amiral Goupil les affirmations et observations suivantes :
- la cellule du Crusader, en service depuis vingt-cinq ans, accuse une fatigue évidente; l'appareil a raisonnablement atteint
l'âge de la retraite. « L'Armée de l'Air philippine, dernière utilisatrice de cet appareil en dehors de la France, l'a retiré du service il y a deux ans » ;
- la date du retrait de service envisagée pour le Crusader en France - 1993 - est une date au plus tard; il n'est pas sûr qu'elle puisse être atteinte. En revanche si le premier ACM de série ne sort pas avant la fin de 1996, cela veut dire que la première flottille opérationnelle embarquée d'ACM ne sera pas disponible avant la fin de 1998. Si l'on envisage de prolonger la durée de vie du Crusader, il faut donc que ce soit d'au moins six ans ;
- avant tout engagement de prolongation, il faut réaliser au plus vite les nécessaires essais complets de fatigue des structures du Crusader pour s'assurer que la cellule actuelle est capable de tenir jusqu'en 1993 et qu'une fois rénovée elle peut supporter six années d'activités de plus ;
- pour des raisons de sécurité, la Marine ne saurait accepter que soient réduites, en conséquence d'une opération de modernisation, les marges prises à l'appontage et au catapultage vis-à-vis des limites structurales de l'appareil ;
- doter le Crusader actuel d'une technologie datant de 1975, est-ce vraiment le moderniser ?
- la solution que préconise la Marine, l'achat d'un petit nombre de F-18 d'occasion à l'U.S. Navy, juste ce qu'il faut pour remplacer les Crusader, ne serait qu'intérimaire; à terme, la Marine souhaite s'équiper du seul et unique ACM pour assurer à la fois des missions d'assaut, d'interception et de reconnaissance.
On note que l'article ne contient aucune référence de prix. Il est normal que le ministre de la Défense, de son côté, s'en soucie et sans doute le sujet a-t-il été évoqué lors de la récente rencontre à Paris de M. Jean-Pierre Chevènement avec son homologue américain, M. Dick Cheney.
En ajoutant au coût de base de chacune des deux solutions envisagées, rénovation et achat, les dépenses complémentaires nécessaires (armements, transformation, adaptation des structures d'accueil), en majorant volontairement le coût estimé de la modernisation, compte tenu de mauvaises surprises toujours possibles et en minorant le prix d'achat envisagé des F-18 d'occasion, pour le cas où l'US Navy consentirait un prix d'ami avalisé par le Pentagone, on trouve toujours un écart minimal de 1 300 MF au détriment de la solution achat.
Encore de telles additions et soustractions n'ont-elles tenu aucun compte d'une conséquence majeure du choix de la solution achat si elle était retenue: la prise en charge par l'Armée de l' Air seule du financement du programme de développement de l' ACT -ACM. Sur ce point, le général Jean Fleury s'est nettement expliqué ....
Une décision conforme à l'intérêt général du pays sera prise en temps voulu au plus haut niveau de l'Etat, a déclaré le ministre français de la défense, rappelant que la force publique est instituée pour l'avantage de tous. Et si le ministre avait déjà en tête soit une 3eme formule, soit une variante aux deux déjà envisagées ? . . .
J.G. .

ADIEU AU "CROUZE", BIENVENUE AU RAFALE

La cérémonie officielle de mise en sommeil de la Flottille 12.F, dernière unité de l' Aéronautique navale à voler sur Chance Vought F-8E (FN) Crusader, a eu lieu le 15 décembre 1999 sur la BAN de landivisiau (Finistère). La Flottille sera reconstituée en 2001 avec l'arrivée du Rafale. Le dernier Crusader a été convoyé le 17 décembre à Dugny-le-Bourget. Il enrichira les collections du musée de l' Air et de l'Espace.
Mais avant ce retrait définitif, la Marine avait tenu à commémorer le départ du vieux guerrier en organisant un vol groupé, hautement symbolique, avec le Rafale M.02 et deux "Crouze" de la 12.F dont un spécialement décoré pour l'occasion.

CARACTERISTIQUES
Type
: chasseur embarqué
Moteur: 1 Pratt & Whitney J-57 P-20 A de 8 170 kgp
Performances : Mach maximum , 1,7; plafond pratique, 17 700 m
Dimensions : envergure, 10,72 m; longueur, 16,61 m; hauteur, 4,80 m ; surface, 31,5 m2.
Masse : à vide, kg ; maximum, 15 420 kg
Armement
: 4 canons de 20 mm ; 2 engins Air-Air

 

 



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Dernière mise à jour le 17 septembre 2000