Cette très belle Caravelle est visible sur le parking du Musée de l'Air et de l'Espace: à voir impérativement au Bourget
Photo P. Dennez

 

 

 

 

Aérospatiale SE 210 Caravelle

Premier vol : 27 mai 1955
Pilote d'essais :Pierre NADOT
chef pilote d'essais, André MOYNET copilote d'essais, Roger BETEILLE ingénieur d'essais et Jean AVRIL mécanicien navigant d'essais.
Le premier avion de ligne français à réaction, la Caravelle, qui fut aussi le premier moyen-courrier du monde propulsé par réacteurs, se caractérisait par l'installation, peu orthodoxe, des nacelles des réacteurs à l'arrière du fuselage.
  C'est en novembre 1951 qu'une fiche-programme de l'Aviation civile demanda l'étude d'un avion de ligne à réaction capable de concurrencer des appareils de la même catégorie en essai en Grande-Bretagne et en cours de développement aux Etats-Unis.
  Six constructeurs français répondirent à ce cahier des charges, et seule la proposition faite par la SNCASE fut retenue, le secrétariat d'Etat à l'Air passant commande en janvier 1953 de deux prototypes pour lesquels le nom de Caravelle fut choisi quelques semaines plus tard. C'est alors que la SNCASE (Société nationale de constructions aéronautiques du Sud-Est) fusionna avec la SNCASO Sud-Ouest le 1er mars 1957, et que la nouvelle société prit la raison sociale de Sud-Aviation. Celle-ci devait fusionner avec Nord-Aviation et la SEREB pour former, le 1er janvier 1970, la Société nationale industrielle aérospatiale.
  A l'origine, la Caravelle, qui avait pris la dénomination de SE.210, devait recevoir 52 passagers; le premier prototype, équipé, comme le second, de deux réacteurs Rolls-Royce Avon RA26 de 4 535 kgp chacun, vola pour la première fois le 27 mai 1955. Cependant, la première série, Caravelle I, comportait un fuselage rallongé de 1,41 m pour transporter 64 passagers répartis en deux classes.
  Les essais menés sur cet appareil se révélèrent d'autant plus rigoureux que, depuis les problèmes rencontrés avec le Comet, les techniciens s'étaient rendu compte à quel point les pressurisations et les dépressurisations de la cabine lors de vols à haute altitude soumettaient les structures à rude épreuve et fatiguaient le métal. C'est la raison pour laquelle, outre les essais statiques, la Caravelle dut subir une importante série de tests de résistance à la pression. Un fuselage fut donc plongé dans un gigantesque bassin rempli d'eau, moyen qui permettait, d'une part, d'éviter les dangers dus à une éventuelle explosion et, d'autre part, de reconstituer en accéléré la vie entière d'un avion de ce type, soit une dizaine d'années. Toutes les conditions de vol y furent reproduites et donnèrent aux techniciens la conviction que la Caravelle se révélait une machine volante susceptible d'être utilisée avec une très large marge de sécurité.
  La Caravelle était un avion entièrement métallique à ailes basses en flèche pourvues de commandes assitées hydrauliquement, de volets Fowler et de freins aérodynamiques sur les intrados et les extrados, placés à mi-voilure. L'empennage horizontal se trouvait placé à midérive pour assurer sa protection contre les remous créés par les réacteurs, situés dans des nacelles montées de chaque côté du fuselage arrière.
  Cette installation, alors unique au monde et qui fit école par la suite, avait été adoptée pour éviter toute interférence aérodynamique des nacelles et de leurs berceaux, ce, dans le but de donner un rendement optimal à la portance de l'aile mais aussi pour offrir une solution aux nuisances acoustiques dans la cabine des passagers.
  Les voyageurs, assis bien en avant des réacteurs, ne tarirent pas d'éloges sur le confort et le silence de l'avion. Le train d'atterrissage, mû par un système hydraulique, était tricycle, avec un diabolo avant de quatre roues en bogie sur les atterrisseurs principaux.
  Le groupe propulseur retenu sur la Caravelle I (construite à 19 exemplaires) était l'Avon RA 29 Mk 522, mais la Caravelle IA (13 exemplaires) fut équipée du RA.29/1 Mk 526.
  Les 78 Caravelle III furent pourvues de deux RA.29/3 Mk 527 de 5310 kgp. Toutes les versions I, sauf un exemplaire et les 13 modèles IA, furent alors transformées en Caravelle III. La version suivante prit la désignation de Caravelle VI, avec deux variantes, VIN (53 exemplaires) et VIR (56 exemplaires). La première reçut le RA 29/6 Mk 531 de 5 535 kgp et la seconde le Mk 532R ou 533R, pourvu d'un inverseur de poussée destiné à réduire la distance d'atterrissage. La version VIR disposait aussi d'un poste de pilotage à vision améliorée, de freins plus puissants et de pièges à couche limite qui amélioraient la portance.
La Super-Caravelle (22 exemplaires), qui vola pour la première fois le 3 mars 1964, était une version raffinée présentant un certain nombre d'améliorations aérodynamiques, dont un bord d'attaque élargi au niveau de l'emplanture de l'aile, des volets hypersustentateurs avec un angle de courbure augmenté de 10°, un carénage fuselé à l'intersection de la dérive et des surfaces horizontales, et une envergure d'empennage arrière augmentée de 1 ,40 m.
Dautres modifications portèrent sur l'installation de deux turboréacteurs Pratt & Withney JT8D-7 de 6350 kgp, sur l'allongement de 1 m de la cabine dans le but de loger 104 sièges en classe touriste, sur la révision de tout le système hydraulique et électrique et sur l'augmentation de la capacité en carburant. La Super-Caravelle fut dénommée à l'origine Caravelle 10B et le modèle suivant, 10R (20 exemplaires) vola le 18 Janvier 1965. Cette version, basée sur une cellule de Caravelle VI et dotée de JT8D-7, possédait un inverseur de poussée conçu par Sud-Aviation et un fuselage modifié pour augmenter la capacité de la soute inférieure.
La Caravelle 11 R, prévue pour des trajets à moyenne distance, était une version mixte, équipée de 50 sièges en classe touriste et pouvant accueillir 66 m3 de fret à l'avant de la cabine. Le fuselage y avait été rallongé de 0,93 m en avant des ailes, le plancher de la cabine et certaines portions de la cellule avaient été renforcés, une porte pour le chargement
avaient été ouverte sur le flanc gauche de la partie avant du fuselage, tandis qu'une cloison amovible séparait la cabine des passagers de la soute. Seuls 6 exemplaires furent assemblés dont le premier prit l'air le 21 avril 1967.
La dernière version, la Caravelle 12, extrapolée de la Super-Caravelle, comportait un fuselage rallongé de 3,23 m capable daccueillir 140 passagers. La structure avait été renforcée en raison de l'augmentation du poids en charge et les turboréacteurs étaient du type Pratt & Withney JT8D-9. Le premier des 12 exemplaires vola le 29 octobre 1970.
La série Caravelle prototypes inclus, s'arrêta à la 280ème machine. A son apogée, cet avion équipait trente-cinq compagnies aériennes. Un grand nombre restent en service actuellement, et quelques exemplaires sont utilisés comme appareils de transport par certaines armées de l'air.
Principaux Utilisateurs :
Aerotal, Aerotour, Aerovias del César, Air Afrique, Air Algérie, Air Burundi, Air Charter International, Air France, Air Inter, Aviaco, China Airlines, CTA Euralair, Europe Aero Service, Far Eastern Air Transport, Finnair, Indian Airlines, Midwest Air Charter, Minerve SA, SABENA, SAETA, Servicios Aéreos Nacionales, Sterling Airways, Syrian Arab Airlines, TAE et Trans Europa, Tunis Air, United Airlines.
CARACTERISTIQUES Caravelle 12
Type
: avion de ligne moyen-courrier
Moteur: 2 Pratt & Withney JT8D-9 de 6 577 kgp
Performances : vitesse de croisière maximale en charge de 50 t, 825 km/h à 7 620 m ; autonomie maximale avec une charge utile de 11 240 kg, sans réserve de carburant, 4 040 km ; autonomie avec une charge utile maximale de13 200 kg, sans réserve de carburant 3460 km
Dimensions : envergure, 34,29 m ; longueur, 36,23 m ; hauteur, 9,02 m
Masse : à vide, 29 500 kg ; maximale au décollage, 58 000 kg
Armement
: sans

 

 



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Dernière mise à jour le 17 septembre 2000