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Pierre Nadot
avec l'expérience
Il y a vingt ans, jour pour jour, Pierre Nadot prenait
place pour la dernière fois aux commandes d'un prototype,
la " Caravelle-Super B ". II allait: la décoller
pour son vol initial.
Après trente-deux ans de carrière comme pilote
d'essais, il devait confier, le 1er septembre suivant à
André Turcat ses responsabilités de directeur des
essais en vol de Sud-Aviation. La retraite avait sonné
pour ce pilote breveté dans l'aéronautique navale
en 1929, avec qualification" hydravion" en 1930. Pilote
de ballons libres et de dirigeables, ingénieur des Arts
et Métiers, il commence sa carrière de pilote d'essais
dans la marine en février 1932 ; puis passe successivement
aux" Chantiers de la Loire" devenus Loire Nieuport
puis SNCAO. En 1941 il entre à la SNCASE, fait voler les
premiers avions de tourisme de la firme avant d'attaquer les"
gros morceaux" : l' " Armagnac ", le plus gros
quadrimoteur de transport de l'époque, le biréacteur
de combat " Grognard" et enfin la "Caravelle ".
En son temps, ce premier vol du 27 mai 1955 eut un grand retentissement,
on était encore au début du transport à
réaction et c'était aussi le premier avion dont
les réacteurs étaient accolés au fuselage.
Le trentième anniversaire de ce premier vol va coïncider
avec le prochain Salon du Bourget. Ce serait judicieux de marquer
l'événement et d'inviter Pierre Nadot. Dans la
profession, on garde de lui l'image d'un grand pilote d'essais,
riche d'une expérience enviable. Homme secret, pas toujours
facile, il exigeait beaucoup et payait de sa personne. Il reste
un des rares exemples de pilote d'essais d'avant guerre ayant
su s'adapter aux méthodes d'après guerre pour faire
face aux techniques nouvelles.
Texte et croquis J. NOETINGER. .
Air & Cosmos n°992 du 10/03/1984 |