des hommes et des ailes 093

André RlCAUD
de l'élite des essais
Trop méconnus du grand public, les mécaniciens ont pourtant, dans l'aviation, un rôle déterminant car de leurs connaissances et de leur sens de la responsabilité, dépendent la vie des équipages... et des appareils. Que dire des mécaniciens d'essais ? Souvent ils ont... en supplément à défricher et à aborder des domaines encore inexplorés. André Ricaud est l'un de ceux là. Né en 1924, entré à la S.N.C.A.S.O. comme ouvrier ajusteur, il devient mécanicien de piste jusqu'en 1948, année où il obtient son brevet de mécanicien navigant. Il vole sur SO.90, SO.94 avant d'être affecté à Villaroche pour s'occuper des prototypes de pointe " Espadon ", " Trident" et " Vautour" jusqu'en 1958. Ce sera ensuite Istres pour le " Voltigeur " puis le stage de Brétigny pour obtenir le brevet de mécanicien navigant d'essais en 1959. On le retrouve à Marignane, puis à Toulouse sur " Caravelle ". En 1962, c'est le grand virage pour devenir un spécialiste des essais d'hélicoptères. Après avoir participé aux premiers vols d'essais du SE.3210-02 " Super Frelon Marine " et du prototype du " Puma ", il est nommé chef mécanicien navigant. Il devient alors le mécanicien du " Dauphin ", dès le premier vol du prototype, avec Coffignot et Stevens le 2 juin 1972 et sur les versions SA.365 et 366. Il sera aux côtés de Roland Coffignot pour les records de vitesses du 360-01, le 15 mai 1973 : 299 km/h sur 100 km, 303 sur 15 km, 312 sur 3 km. En prenant sa retraite en 1978, il compte plus de 1 000 h sur avions près de 5 000 sur hélicoptères, sans compter ses heures de pilote de tourisme avec une licence en 1952 toujours valide ! Vrai professionnel, sérieux, conscient du bien fondé de la hiérarchie, critiquant de façon constructive et doué d'une rare intuition, André Ricaud a bien mérité sa médaille de l'Aéronautique.
Texte et croquis J. NOETINGER .
Air & Cosmos n° 1259 du 18 novembre 1989