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Henri DESBRUERES
Energie et générosité
Henri Desbruères, né en 1907, polytechnicien
de la promotion 1927, ingénieur général
de l'air et ancien de l'Ecole nationale supérieure de
l'aéronautique, peut, à juste titre, savourer une
retraite méritée, après une carrière
bien remplie et brillante. Avec la carrure, le bon sens et l'énergie,
puisés dans son Morvan d'origine, il a su s'imposer en
grand patron, non pas, en faisant preuve d'autorité agressive
et sans concessions, mais en homme de savoir, de contact et de
jugement réaliste. Aux atouts acquis par sa formation,
il a voulu ajouter une connaissance du milieu aéronautique,
en obtenant le brevet de pilote a Avord en 1930 et en servant
dans une unite de l'Armée de l'Air. En 1945, Il sera le
premier président ,d' Air France de l'après-guerre
et pendant trois ans, il s'appliquera à restructurer et
rééquiper la compagnie nationale. Apres une année
a l'Institut des Hautes Etudes Nationales, il est nommé
président de, la SNECMA en 1949 et on lui doit le succès
commercial du réacteur " Atar ", adopté
sur les « Vautour " et les « Mirage " dont
on sait l'essor à l'exportation. Il retera pendant quinze
ans à la SNECMA, avant de prendre, en 1964, la présidence
de Honeywell Bull, jusqu'à sa retraite en 1972. Animé
par un profond idéal moral, des convictions religieuses
qu'il affiche en vrai pratiquant, il a toujours su rester accessible,
prêt à aider, à encourager, à secourir
avec efficacité. Il est commandeur de la Légion
d'honneur mais, ignorant l'orgueil et l'égoïsme,
il puise la plus profonde de ses joies dans le contact humain,
la solidarité fraternelle et la vraie générosité,
celle que dicte le coeur.
Texte
et croquis de J. NOETINGER .
Air & Cosmos n° 1191 du 21 mai 1988 |