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Jean Mermoz
...le «
plus! »
II y à cinquante
ans, l'aviation était en deuil. Non seulement l'aviation
française mais aussi les nombreux pays étrangers,
jusqu'en Amérique du Sud, sachant ce que représentait
la grande aventure de l'Aéropostale. Mermoz lançait
le 7 décembre 1936 son dernier message radio, avant de
disparaitre dans l'Atlantique Sud avec son équipage Pichodou,
Lavidalie, Ezan et Cruveilher... Né le 9 décembre
1901, Mermoz allait avoir trente-cinq ans. Il est inutile de
rappeler ici sa carrière, elle est trop connue. On peut
cependant s'interroger sur les raisons ayant fait de lui un héros.
Tant d'autres avaient vécu, à la même époque,
avec autant de courage et d'héroïsme, la conquête
de l'Aéropostale pour réussir à assurer
une liaison aérienne continue entre Toulouse et les plus
lointaines capitales d'Amérique latine. Pourtant cette
réputation n'est ni usurpée, ni exagérée.
Jean Mermoz faisait partie de ces hommes d'exception conjuguant
une somme de qualités, toutes portées à
leur comble. Passionné, fougueux mais réfléchi,
il savait ce qu'il voulait et sa volonté, aussi puissante
que son athlétique stature, ne supportait pas la moindre
concession. Travailleur acharné, mordant la vie à
pleines dents, il n'était heureux que dans l'action. Technicien
averti, pilote particulièrement doué, il mesurait
les risques sans céder à la peur. Grand patriote,
il se savait observé et était conscient de sa mission
d'entraineur d'hommes, d'ambassadeur des ailes françaises.
Mais il savait aussi rester simple, accessible à tous,
toujours prêt à offrir son amitié comme son
affection. Il a eu, de surcroit, la chance de mourir jeune, aux
commandes, comme le souhaitent tous les pilotes !
Texte
et croquis J. NOETINGER. .
Air & Cosmos n° 1120 du 6 décembre 1986 |