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André Toudic
Compétence en plus
" Toudic...
un type comme ça ! " Cette affirmation, appuyée
par le signe du pouce levé, lancée par le général
Marcel Housset, fameux pilote d'essais d'hier, en dit long sur
la réputation de cet ingénieur navigant dont la
carrière aux essais débutera en 1932. André
Toudic, Breton, prépare les Arts et Métiers. Empêché
de présenter le concours, il entre au bureau d'études
de Gnôme et Rhône. Il fait son service militaire
sur le porte-avions " Béarn " et vole comme
mécanicien. En septembre 1932, à 25 ans, après
avoir été reçu au concours du ministère
da l'Air, il entre à la " Section Essais en vol "
du STAé, futur CEV. De 1932 à 1961, comme ingénieur
navigant d'essais et même comme pilote, expérimente
quantité d'avions... " des plus farfelus aux plus
prestigieux " (Dyle et Bacalan, Dewoitine 338, " Caravelle
", " Vautour ", etc.). Ses compétences,
la qualité de son travail, mais aussi cette conscience
professionnelle qui, dans ce métier, impose d'accepter
les risques et de ne pas manquer de courage, le désignent
comme adjoint de François Hussenot, quand Maurice Cambois,
premier directeur du CEV, le charge d'organiser, en 1944, le"
Service des Méthodes et Moyens d'Essais ". On retrouve
Toudic à l'inauguration de l'ENICA et à celle de
l'EPNER en 1945. Il donne des cours techniques, dépose
huit brevets pris par l'Etat et, en 1962, entre à Nord-Aviation
pour les essais du " Transall ", du Nord 262, de"
Corvette ". II participe même au programme ELDO. Finalement,
il fait bénéficier la société d'équipements
Labem de son expérience comme il l'avait fait à
la création de la SFIM. Avec 3 500 heures de vol, la rosette
de la Légion d'Honneur et la Médaille de l'Aéronautique,
André Toudic a la sagesse de rester modeste !
Texte
et croquis J. NOETINGER. .
Air & Cosmos n° 1097 du 24 mai 1986 |