|
Léopold GALY
Pilote éclectique
Grand front dégagé,
auréolé d'une chevelure abondante et argentée,
harmonieusement ondulée, yeux bleus, menton volontaire...
bref l'image même de la vedette américaine pour
tête d'affiche ! Tel se présente aujourd'hui Léopold
Galy. Les jeunes le considèrent avec déférence
et admiration dans les aéro-clubs où il vole à
Toulouse et à Saint-Girons : ce sportif de 76 ans a en
effet une singulière carrière. Pilote militaire
dès 1927, il sera chasseur. Il quitte l'uniforme pour
les essais, chez Dewoitine, en 1938. Faisant équipe avec
Doret, tous les avions de la firme passent par ses mains. On
lui doit la survitesse du D.520 à 830 km/h... en décembre
1939 ! Pour son action dans la Résistance, il reçoit
la Croix de Guerre, avant d'effectuer une vingtaine de missions
de guerre dans l'escadrille de D.520 qu'il commande lors de la
" poche de Royan ». En 1946, le revoilà pilote
d'essais à la SNCASE. Il présente le « Languedoc
», à l'étranger, en particulier. Puis vient
« l'Armagnac ». Lors de l'accident du 30 juin 1950,
comme co-pilote il fut blessé; pourtant il arrache au
brasier 1e lieutenant de vaisseau Arnaud (du CEV). Après
des vols sur un large éventail d'avions à réaction,
c'est la grande époque de « Caravelle " dont
il fut, dès octobre 1955, l'un des principaux pilote d'essais.
Alors que l'on célèbre le 30e anniversaire du premier
vol du moyen-courrier, Galy a ici sa place, lui qui décolla
le second prototype. Sur ses 10 200 heures de vol, il en fit
3 200 sur tous les types de « Caravelle ", jusqu'en
1966 date à laquelle il prend sa retraite... restant professionnel
dix ans encore, à Fenwick- Aviation. Officier de la Légion
d'Honneur et riche de nombreuses décorations, il garde
son dynamisme, son esprit aéronautique et son amour des
ailes.
Texte et croquis: J. NOETINGER
.
Air & Cosmos n° 1049 du 18 mai 1985 |