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Jean DABOS
... la tornade
Le 29
décembre 1953, un hélicoptère français
s'attribuait pour la première fois, le record international
d'altitude pour hélicoptère : le SO.1220 "
Djinn " monoplace atteignait 4 789 mètres. Son pilote
était Jean Dabos, personnage haut en couleur, pilote d'essais
de grande valeur. Evadé de France en 1940, à dix-sept
ans, il rejoint l'Angleterre par... le Maroc, les Antilles, le
Brésil et le Canada ! Il appartient au groupe" Alsace"
puis devient commandant en second de l'escadrille" Strasbourg
". Il termine la guerre avec deux cent vingt heures de vol
de guerre, cent quarante missions, la Croix de guerre, la Médaille
militaire, quatre citations et la Légion d'honneur. Pendant
trois ans, il est ensuite pilote de ligne puis passe au C.E.V.
et entre à la SNCASO en 1952, comme pilote d'essais d'hélicoptères.
En 1957, il porte son record à 8 458 mètres.
Il se consacre ensuite aux essais du" Vautour " puis
à" Caravelle ", étant plus spécialement
chargé de familiariser les équipages des compagnies
étrangères avec le moyen courrier français.
Finalement, après quelques vols sur " Concorde ",
on le retrouve sur " Airbus ". D'un rare dynamisme,
d'une résistance physique surprenante, Jean Dabos, homme
attachant mais difficile à cerner est l'exemple même
du passionné d'aviation. N'a-t-il pas participé
à la construction et aux essais d'un bimoteur de tourisme
de sa conception en 1963 ? Officier de la Légion d'honneur
depuis dix ans, il a pris sa retraite avec plus de neuf mille
heures de vol, mais il serait bien surprenant qu'il ne nous cogite
pas quelques nouvelles surprises.
Texte
et croquis J. NOETINGER. .
Air & Cosmos n° 981/982 du 24/31 décembre 1983 |