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Henri Perrier,
passion de
la perfection
Devenir
Directeur des Essais en Vol d'une société de l'Importance
de l'Aerospatiale; avoir été l'ingénieur
navigant d'essais numéro un du programme « Concorde
» ; avoir commencé sa carrière comme ingénieur
navigant d'essais sur l'avion militaire de pointe qu'était
le « Vautour » en 1956, puis sur « Caravelle
», à Toulouse, pour participer aux essais de tous
les modèles du moyen-courrier... voilà une carrière
fascinante, de nature à susciter l'admiration et peut
être aussi la jalousie ! Admiration ? Oui, sans réserve.
Jalousie ? Cela n'est venu à l'idée de personne.
En effet Henri Perrier a vécu, sur près de trente
ans, ce cheminement de sommets en sommets. Il le doit à
son travail, à sa passion du métier d'ingénieur
navigant, à la compétence inégalable acquise
dans l'action, à son sens de l'amitié. Se doutait-il
en entrant à Sup'Aéro et même pendant son
stage à l'EPNER qu'il accumulerait 4 000 heures d'essais
aussi captivantes, lui qui n'est ni arriviste, ni orgueilleux,
lui qui ne se met jamais en avant ? Il n'empêche qu'en
acteur de premier plan, il a suivi l'exceptionnelle aventure
« Concorde ». Il a joué une part déterminante
dans une mise au point, aujourd'hui consacrée par la fiabilité
de cet appareil révolutionnaire... en exploitation depuis
plus de six ans. Henri Perrier est de ceux qui savent savourer
une juste satisfaction sans bomber le torse. Il n'a rien fait
pour avoir la Médaille de l'Aéronautique, être
Chevalier du Mérite, et Chevalier de la Légion
d'Honneur. Il les a simplement méritées, lui dont
Servanty
et Turcat disaient: « Perrier et Retif, chacun dans sa spécialité,
connaissent mieux « Concorde », qu'aucun d'entre
nous. » Qu'ajouter ?
Texte
et croquis Jacques NOETINGER .
Air & Cosmos n° 919 du 11 septembre 1982 |