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Michel RETlF
le sommet de la compétence
Jean Girard, directeur des essais
en vol de la SNCASO, avait décelé très tôt
le sérieux et l'habileté d'un mécanicien
entré, à moins de 16 ans dans la société,
en septembre 1938. Pouvait- il prévoir cependant la brillante
carrière promise à Michel
Retif ?
C'est lui qui aujourd'hui est chargé, par
la société Aérospatiale de la coordination-exploitation
des « Concorde » en service. Il est donc responsable
du suivi technique des appareils aussi bien auprès d'Air-
France que de British Airways. C'est une lourde responsabilité
mais aussi une belle consécration de sa compétence
sans égale.
Il faut dire qu'en plus de 40 ans de carrière,
il n'a pas manqué une occasion de donner toute sa mesure
: dès qu'il est breveté mécanicien navigant
d'essais on le trouve sur les avions de pointe. En 1947 il prend
le relais d'Armand Raimbeau comme mécanicien navigant de
Daniel Rastel, sur SO 6000 « Triton ». Le 16
octobre 1952, il fait équipe avec Jacques Guignard pour
le premier vol du SO 4050 « Vautour », bombardier
biréacteur de brillante réputation. Des essais
sur SO « Bretagne » et surtout sur « Caravelle
», il en fera aussi. Finalement il est désigné
comme chef mécanicien d'essais du programme « Concorde
» auquel il se consacre dès 1964, au point d'être:
« Celui qui connaît le mieux tous les détails
du supersonique » comme l'affirment Lucien
Servanty et André Turcat.
Un singulier hommage !
Michel Retif totalise 5 200 heures de vols d'essais
dont une bonne proportion sur « Concorde ». Il devrait
bomber le torse, en imposer... Mais, technicien exceptionnel,
il est aussi un homme sage. Ni orgueilleux, ni prétentieux,
abusivement modeste, il puise son équilibre dans cette
joie de vivre qui repose sur une carrière passionnante
en harmonie avec une riche vie familiale.
J.
NOETINGER. .
Air & Cosmos n° 877 du 17 octobre 1981 |