Jacqueline AURIOL
L'obstination
  
Jacqueline Auriol y songera-t-elle jeudi prochain ? Le 30 avril 1951 elle était la première femme au monde à piloter un monoplace à réaction. Il s'agissait du « Vampire », appareil à bord duquel, 11 jours plus tard, elle battait le premier des 5 records internationaux de vitesse dont le dernier, le 14 juin 1963 sur « Mirage III R », fut homologué à 2 030 km/h sur 100 km
  Ce palmarès mérite de n'être pas oublié. Il a servi le prestige de notre industrie, du C.E.V. et de notre armée de l'air puisque ses avions de records étaient en escadre.
  Le « cas » Jacqueline Auriol est assez exceptionnel. Belle-fille du Président de la République, riche d'une culture intellectuelle et artistique au service d'une vive intelligence, d'une élégance raffinée, adulée par les grands de ce monde... n'était-elle pas comblée ?
  Il lui fallait plus pour se réaliser pleinement.
  Son nom facilita sans doute ses débuts. Certains la flattèrent, d'autres la jalousèrent. Elle garda la tête froide. Son premier mérite fut d'accepter pour tuteur un moniteur exceptionnel mais sans indulgence: le commandant Guillaume.
  Ensuite ce fut la dure école du C.E.V., seule femme parmi tant de professionnels ! Quelle volonté pour plier son caractère fantastique à la discipline d'un « cénacle" présidé par le Général Bonte, personnalité combien marquante.
  Mais plus que tout celà, quelle lutte courageuse pour relever le défi que lui imposa le sort lors de l'accident de 1948 dont elle fut la victime innocente. Affreusement blessée, soumise à d'innombrables opérations... il y avait de quoi renoncer. Jamais elle ne s'est avouée vaincue.
En donnant là un merveilleux exemple elle a offert à son nom un éclat et des ailes.
J. NOETINGER .
Air & Cosmos n° 857 du 25 avril 1981
 



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Dernière mise à jour le 17 septembre 2000