Premiere conception utopique de l'aviation commerciale. L'aéroplane de Henson 20 cv... et le tour du monde. Cette gravure naïvement publicitaire a été composée en toutes langues.

 


Voici Clément Ader (1841-1925), peint par lui-même. La peinture était, en effet, le violon d'Ingres du génial inventeur. Cet autoporrait a été exécuté « au miroir »


Dessin extrait du brevet pris par Clément Ader en 1890. On remarquera la forme et la construction des ailes, à surface variable en vol pour diminuer la surface portante et entièrement repliable au sol.


Otto Lilienthal, pendant l'une de ses «glissades aériennes». Le promoteur du vol sans moteur a été le premier homme photographié en vol.


«L'Aérodrome», nom donné par Langley à son appareil. Le départ catapulté était donné d'un ponton atelier ancré sur le Potomac. Langley est le promoteur de l'appareil à deux paires d'ailes mises "en tandem».


Orville Wright (1871-1948) et, au premier plan, Wilbur Wright (1867-1912)


Like a bird... Ci-dessus, un décollage de Wilbur à la Simms Station. On remarquera la position du pilote sur le ventre.

Les débuts

La première demande de brevet relatif à un «aéroplane » en vraie grandeur a été déposée le 29 septembre 1842 par l'inventeur anglais William Samuel Henson. Mais le projet ne fut suivi d'aucune réalisation pratique. Il faut arriver aux années 1890 et à Clément Ader pour voir s'arracher du sol et se soustraire pendant quelques instants aux lois de la pesanteur, un appareil « plus lourd de l'air », entraîné par son moteur et son hélice, monté par son constructeur.

L'ingénieur français Clément Ader est connu pour ses travaux sur le perfectionnement du téléphone; il est l'inventeur du théatrophone qui permettait à la fin du XIX° siècle, d'entendre à domicile les chefs-d'oeuvre de la musique classique ou du théatre contemporain, c'est lui qui a doté la bicyclette de ses pneumatiques et il a construit la première voiture à chenilles. En 1873, il exposait à Paris le premier planeur de sa construction.

En 1882, Ader commence à Paris la construction d'un aéroplane à vapeur, lequel sera achevé en 1889, et dont le brevet porte la date du 19 avril 1890. Pour la première fois, l'appareil y est désigné sous le nom d'avion. Les essais en sont effectués à Armainvilliers (Seine-et-Marne) en 1890, et l'inventeur rédige un procès-verbal dont nous extrayons ce passage:

« Le 9 octobre 1890, à 4 heures 40 du soir... a eu lieu une expérience concluante de navigation aérienne. L'avion n°1, portant le nom d'« Eole » et monté par Monsieur Ader son inventeur, a perdu terre et s'est soutenu dans l'air sur ses ailes, en rasant le sol sur une distance d'une cinquantaine de mètres, avec la seule ressource de sa force motrice... »

La constructioon et les expériences avaient été poursuivies avec la plus grande discrétion, et c'est seulement le 20 juin 1891 que la grande revue « l'Illustration » en donne une première relation. Vers la fin de la même année, l'avion n° 1 était exposé à Paris, où il fut remarqué par le ministre de la Guerre. Les travaux d'Ader allait être repris mais cette fois sous la garantie du secret militaire. Un second appareil ne sera expérimenté avec un succès contesté, qu'en 1897.

Mais durant ces six années deux grands chercheurs avaient poursuivi leurs travaux en public : Otto Lilienthal en Allemagne, Samuel Pierpont Langley aux Etats-Unis. Le premier étudia longuement le vol sans moteur et effectua plus de deux mille « glissades aériennes », effectuant des virages et gagnant même de la hauteur, avant de trouver la mort en 1896, au moment où il allait passer au deuxième stade de ses expériences, le vol à moteur.Langley commence par construire des modèles réduits qui volent bien, curieusement l'un d'eux conservera même un record de distance - 1500 mètres - pendant plusieurs années. Mais il échoua avec son appareil en vraie grandeur, par deux fois brisé au départ piloté par son collaborateur l'ingénieur Manly. Langley reste le promoteur de l'appareil à deux paires d'ailes disposées en « tandem » dont l'idée sera reprise plus tard par quelques constructeurs.

De 1902 à 1905, l'activité des frères Orvilles et Wilbur Wright, aux Etats-Unis, retient particulièrement l'attention. Il faut bien dire que leurs compatriotes n'ont pas été particulièrement frappés, au moins sur le moment, par l'importance des travaux menés par les deux mécaniciens de Dayton. Dès leurs premières manifestations publiques, certains journaux américains, et non des moindres, ont même cru que l'aérostation était seule en cause ! En dépit des convocations adressées à la presse, cinq témoins seulement assistaient aux premières expériences... Incontestablement, les Wright ont volé, en dehors de tout contrôle officiel, mais néanmoins « en public ».

Certains ont prétendu que les deux hommes n'avaient pu connaître la réussite que grâce a l'utilisation de la fameuse « catapulte ». Or, les premiers vols ont bien été exécutés sans le pylône à contrepoids, celui-ci n'ayant été installé que plus tard, afin de permettre le décollage par vent nul. A deux reprises, en France, Wilbur Wright a démontré ses possibilités de départ sans pylône de lancement a l'occasion de deux records de hauteur homologués. En France, deux hommes ont particulièrement marqué cette période d'intense activité aéronautique. Mais à cette époque, la faveur de l'opinion publique européenne était surtout tournée vers le ballon dirigeable. Charles Renard et Ferdinand Ferber ont eu une claire vision de l'avenir en s'attachant a résoudre le problème du « plus lourd que l'air » . Le colonel Renard avait donné une impulsion particulière en créant dès 1905, le premier concours de moteurs légers pour l'aviation, après avoir étudié la question de l'hélicoptère et de l'hélice sustentatrice il avait prévu le vol humain dès que le poids des moteurs serait abaissé a moins de cinq kilos par cheval. Ferber, pionnier de l'aviation et propagandiste fervent, faisait connaître dans notre pays le nom des Wright et cherchait à combler le retard qui le séparait d'eux. Il finit par succomber aux suites d'un accident d'aviation le 24 septembre 1909.

Les premiers vols accomplis en Europe, publics et contrôlés, sont ceux d'Alberto Santos-Dumont, citoyen brésilien, chaleureusement adopté par le « Tout-Paris ». Grand sportif connu par ses ascentions en ballon, la construction et l'expérimentation de ses dirigeables, il invente le « bracelet-montre » et imagine un aéroplane du type « canard » , équipé d'un moteur Antoinette de 50 chevaux, avec lequel il remporte le Grand Prix de l'Aéroclub de France, parcourant successivement en vol, 7, 60 et 220 mètres, les 11 septembre, 23 octobre et 12 novembre 1906.

 



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Dernière mise à jour le 17 septembre 2000