Ce planeur a été vu à Salon de Provence en aout 2000 la veille des championnats de voltige
Photo P. Dennez

 

 


Photo : P. Dennez

 

 

 

 

CENTRAIR 201 Marianne

Premier vol : 1984
Pilote d'essais :
Unique producteur de planeurs en France, d'abord avec la production sous licence des ASW21 - une centaine de produits depuis la fin des année 70 - puis avec celle du " Pegase ", dont le développement a débuté en 1981 et dont 312 exemplaires ont déjà été livrés, principalement de la version A (la cadence se maintient aujourd'hui à 2/3 par mois, le carnet de commandes actuel portant sur une dizaine de machines), Centrair a joué, avec le programme du planeur biplace " Marianne ", la carte du haut niveau de savoir-faire technologique avec la construction en composites, ce qui est à l'origine des délais accumulés dans l'obtention de la certification française définitive.
Se plaçant sur un créneau de performances avec une finesse de 40,5 à mi-chemin entre celles des appareils école et de sport actuels, " Marianne" dispose de sérieux atouts. Aujourd'hui, les prévisions de ventes portent sur cinq cents machines, moitiéen France, moitié à l'export, le seuil de rentabilité s'établissant aux alentours de la 120e machine. Les discussions en cours laissent espérer la vente de 10 " Marianne" et de 5 " Pégase " aux Etats-Unis en 1988 (plus de 70 " Pegase " y sont déjà en service), la certification américaine devant être obtenue en début 88, malgré les difficultés liées à la baisse du dollar.
De sérieux espoirs sont également placés sur les pays scandinaves où des commandes portant au total sur une douzaine de " Marianne " sont attendues tandis qu'un appareil vole déjà en Suisse depuis le 5 décembre. Pour l'heure, ce sont 70 " Marianne" qui sont sortis de chaîne ; les 22 premiers, dits de pré-série, et les 21 suivants, du modèle A, sont en cours de transformation pour une remise au standard de la variante B, définitive, pour un montant global de 1,4 MF, charge se répartissant entre la FFVV ( 1 MF) et Centrair (0,4 MF). Enfin, une variante train rentrant du" Mariane " devrait faire son apparition fin 1988 et il est prévue la réalisation d'une version motorisée pour 1990/91, faisant ainsi entrer Centrair dans le créneau des moto-planeurs, très porteur en Allemagne.
Ainsi, avec la mise au standard unique 20 1B, variante qui a acquis sa certification finale en France le 3 juillet 1987 dernier, Centrair propose un appareil sain (le longeron a été renforcé pour permettre un accroissement à 220 kg, au lieu de 180, de la charge utile), performant, vieillissant moins rapidement que ses concurrents allemands du fait de colles spécifiques. Une bonne raison de croire que les 13 MF engagés sur le programme (avec un surcoût de 40 % sur les prévisions initiales) ne l'auront pas été pour rien. 1988 devrait donc voir la production de 44 " Marianne" et 22 " Pegase ", c'est-à-dire une excellente position sur un marché mondial annuel d'un millier d'appareils. D'autant que les temps de fabrication du " Marianne" s'améliorent considérablement (gain de 50 % sur les temps nécessaires à la fabrication des vingt premiers).
Il est vrai, cependant, que les problèmes de certification rencontrés par " Marianne" ont entraîné des répercussions sur la bonne marche de Centrair qui réalise 85 % de son chiffre d'affaires avec les planeurs. Ainsi, une réduction de 110 à 70 salariés s'est révélée indispensable au cours des derniers mois, tandis que les résultats de 1987 laissent entrevoir un chiffre d'affaires de 22 MF et des pertes de 1,2 MF du fait de 2,4 MF d'amortissements. Les pertes cumulées s'élevant à 2,2 MF, l'objectif fixé par M Ranjon, PDG de Centrair, pour 1988 porte sur le maintien du chiffre d'affaires par l'accroissement de la sous-traitance aéronautique et la recherche de profits.
Il est vrai que Centrair a dû abandonner son projet d'avion d'affaires, présenté lors du dernier Salon du Bourget, et de formule particulièrement novatrice, faute de moyens financiers, alors que 3,5 MF (comprenant les études, la fabrication du moule du fuselage, les essais soufflerie, la validation de l'arbre de transmission) y avaient déjà été consacré. En fait, 6 MF supplémentaires auraient été nécessaires pour faire voler un prototype et une cinquantaine de plus pour l'obtention des certifications (20 MF), l'industrialisation et la mise en place d'un réseau commercial. Le projet est donc aujourd'hui en sommeil dans l'attente d'un éventuel partenaire ou repreneur du produit. Des contacts sont en cours et pourraient déboucher au cours du premier trimestre 1988.
Par ailleurs, Centrair travaille sur un projet de nouveau planeur, 1'" Etalon ", de la classe du " Pegase " mais plus performant, de 15 m d'envergure, disponible en variantes course et standard ; des contacts sont en cours avec Dassault qui s'occuperait de la mise au point de son aérodynamique. Le programme, dont le coût est évalué à 12 MF, devrait être lancé officiellement en 1989 avec un prototype volant en 1990 et des livraisons dès 1992.
Enfin, Centrair mise beaucoup sur les activités " Parafan " pour lequel 150 commandes sont espérées pour la prochaine saison, tandis que la sous-traitance (éléments de cadre de verrière pour " Mirage" 2000, pièces pour hélicoptères Aérospatiale, pièces d'Exocet) devrait se développer pour atteindre, but de son PDG, les 50 % du CA de Centrair d'ici deux à trois ans : des offres sont en cours pour obtenir du travail sur le programme A320.
Jean-Louis PROME
Aviation Magazine n°952 du 15 décembre 1987.

CARACTERISTIQUES
Type
: planeur de performances
Moteur: sans
Performances : finesse : 40 ; Taux de chute mini : 0,65 m/s ; vitesse maximum (lisse): 250 km/h ; vitesse maximum (air agité) : 170 km/h ; g limites : +4/-1,5
Dimensions : envergure : 18,50 m ; longueur : 9,00 m ; hauteur : 1,55 m ; surface alaire : 17,20 m2 ;
Masse : à vide : 370 kg ; maximum en charge : 600 kg
Armement
: sans

 

 



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Dernière mise à jour le 17 septembre 2000