Une des toutes dernières version du Grumman E-2C Hawkeye présentée au Salon de l'aéronautique du Bourget en 1999
Photo P. Dennez

 


Photo DR via Air & Cosmos

 


E-2C Hawkeye aux couleurs françaises
Photo Northrop-Grumman
via Air & Cosmos

Grumman E-2C HAWKEYE

Premier vol : été 1971 (E-2C)
Pilote d'essai :

Une vieille idée: le radar aéroporté
C'est pendant la Seconde Guerre mondiale que l'intérêt d'un radar de surveillance aéroporté s'imposa aux esprits. Mais il fallut de longues années avant que ce principe rencontrât une application concrète. Grumman mit au point, à la fin des années cinquante, le G-89, qui devait déboucher, au début des années soixante, sur le E-2A Hawkeye.
Le E-2C: une avionique élaborée
C'est au cours de l'été 1971 que fut lancée la production du E-2C Hawkeye, version très améliorée, qui entra en service à la fin de 1973. Le radar du E-2C est capable de déceler des cibles aériennes à 370 km de distance, malgré les échos parasites envoyés par le sol. La chaîne intégrée de traitement de données peut contrô1er sirnultanérnent plus de 30 interceptions aériennes et suivre plus de 250 cibles. En sus du système radar, le PDS (dispositif de détection passif) peut identifier toute cible dans un environnement de signaux de haute densité.

REMISE DU PREMIER HAWKEYE A LA MARINE

Les deux premiers avions radars embarqués seront opérationnels fin 1999 dans la flottille 4.Fde Lann-Bihoué.

En présence de l'amiral Jean-Charles Lefebvre, chef d'Etat-major de la Marine, l' Aéronautique navale réceptionne le 18 décembre 1998 sur la BAN de Lann-Bihoué (Morbihan) le premier de ses trois avions radars Northrop Grumman E-2C Hawkeye II. Plus précisément, cette cérémonie marque la remise en France du premier appareil de guet embarqué par l'US Navy à la Délégation générale pour l'armement (DGA), puis à la Marine nationale. Au total, trois Hawkeye neufs voleront sous les cocardes dans le cadre d'un programme d'acquisition, signé le 28 avril 1995, via une procédure d'achat FMS (Foreign military sales) entre la France et l'US Navy. Le plan initial, qui prévoyait l'acquisition de quatre aéronefs en deux phases, est réduit par la loi de programmation 1997-2002 à la livraison de deux avions et à la commande d'un troisième. Au terme de l'actuel calendrier, le second Hawkeye arrivera aux alentours d'avril 1999. Le troisième, récemment budgétisé mais non encore commandé, est livrable en 2003.
Mise en sommeil au printemps dernier, la flottille 4.F (sur Alizé) sera réactivée fin 1999 avec les deux premiers E-2C. Ce retour marquera l'entrée en service opérationnel du nouvel avion. Mais, d'ici là, le Hawkeye est attendu à bord du PAN "Charles de Gaulle" pour ses essais à la mer qui compléteront ceux déjà effectués avec des équipages français en octobre au large des côtes de Floride sur l'USS "John F. Kennedy".
Tant du point de vue industriel que militaire, l'acquisition des Hawkeye s'inscrit dans un vaste programme de coopération franco-américain pouvant être, à bien des égards, qualifié d'exemplaire. Trois ans, jour pour jour, après la signature de l'accord, le premier avion français sortait le 28 avril des ateliers Northrop-Grumman de SaintAugustine (Floride). Une centaine de marins ( dont 21 officiers) étaient détachés aux Etats-Unis pour un premier stage de formation (AGE) de quatre à dix-huit mois selon les spécialités. Aujourd'hui, tous les personnels ont regagné Lann-Bihoué pour poursuivre leur instruction et former de nouveaux équipages et techniciens sol.

Les yeux de la mer

L'achat des deux premiers avions s'accompagne d'un vaste programme de compensation à 100% de la part de l'avionneur américain. Soit un montant de 440 M$ (2,6 MdF) pendant huit ans à partir d'août 1995 (5,9 MdF pour les trois avions et l'ensemble des systèmes d'entraînement associés). Réunis dans une structure propre fédérant les groupements industriels de la Défense, une quarantaine de sociétés ont déjà bénéficié d'environ 188 M$ (1 MdF) de compensations créditées auxquelles il convient d'ajouter plusieurs transactions pour 100 M$ qui ne seront comptabilisées que lorsque certains contrats annexes seront formalisés. La commande attendue d'un troisième appareil donnera lieu à un nouveau volet de compensation tenant compte des standards particuliers demandés par la Marine et d'une éventuelle mise à niveau des deux premiers avions.
Car le E-2C Hawkeye est bien avant tout un système performant et évolutif. Ses capacités en matière de détection et d'ensembles de missions sont impressionnantes. Le calculateur OL-424, véritable cerveau du système d'armes, intègre les informations des différents senseurs ( radar AN/APS-145, système de détection passive ALR- 73, moyens de navigation) qu'il pilote en retour, ainsi que les moyens de visualisation des informations par écrans cathodiques polychromes et les liaisons automatiques de transmissions de données (Liaisons 11 et 16).
Le radar est capable de détecter et de poursuivre simultanément des échos de surface ou aériens jusqu'à 300 NM (550 km).
Une détection automatique et optimisée quelle que soit la zone de travail, maritime ou terrestre. Le système de détection passive ALR- 73 surveille 360° d'espace autour de l'avion et permet de détecter l'azimut et l'identité des radars en émission dans la zone de patrouille. Il peut traiter jusqu'à 250 pistes dont le calculateur élabore la position par triangulation. L'ordinateur central - pour l'heure de seconde génération Hawkeye - est capable de gérer simultanément plus de 2.400 pistes et de résoudre automatiquement plus de 20 interceptions. Dès 2001, un modèle plus puissant et trois fois moins lourd offrira des capacités de gestion encore supérieures.
A cette date, les deux Hawkeye seront opérationnels sur le "Charles de Gaulle" aux côtés des premiers Rafale Marine et des Super Etendard modernisés. Ils constitueront alors les yeux et l'indispensable outil de projection du futur groupe aéronaval français.
BERNARD BOMBEAU
Air & Cosmos n° 1683 de 18 décembre 1998


Principaux pays utilisateurs :

États-Unis, Israël, Japon, France.

CARACTERISTIQUES
Type :
avion de veille radar et de contrôle aérien (Etats-Unis).
Moteurs :
2 turbopropulseurs Allison T56-A-427 de 3 800 kW développant une puissance de 5 100 cv.
Performances :
vitesse maximale, 626 km/h ; vitesse de croisière économique, 480 km/h ; plafond pratique, 9 400 m; autonomie avec capacité maximale de carburant de 6 h.
Masse :
à vide, 18 400 kg; maximale au décollage, 24 700 kg.
Dimensions :
envergure, 24,56 m; longueur, 17,54 m; hauteur, 5,58 m ; surface alaire, 65,03 m2.

 

 



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Dernière mise à jour le 17 septembre 2000