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LES AVION BREGUETS
Auteur : Jean CUNY et Pierre LEYVASTRE
Editeur : DOCAVIA / Les
Editions LARIVIERE
Année : 1981
Sujet : Monographie
Présentation : Plusieurs ouvrages ont déjà été
écrits sur la vie de Louis BREGUET. Aucun n'a retracé
avec autant de précision que celui de MM. Jean Cuny et
Pierre Leyvastre l'immensité de l'oeuvre accomplie par
la société qu'il avait fondée en 1911 avec
son frère Jacques, oeuvre qui fut poursuivie après
sa mort par quelques collaborateurs fidèles dont je m'honore
de faire partie.
Comme chacun pourra en juger à la lecture de ce livre*,
l'oeuvre de la Société Breguet se caractérise
par un éclectisme inégalé. Ses travaux se
sont en effet étendus à presque tous les domaines
de l'Aéronautique :
-Hélices;
-Groupe motopropulseurs ;
-Gyroplanes ;
-Avions militaires de bombardement, d'appui tactique, de reconnaissance,
de chasse, d'interception, d'entraînement, de transport-cargo
;
-Avions militaires pour l'Aéronavale: lutte anti-sous-marine
embarquée, lutte anti-sous-marine de haute mer, détection
à grande distance, défense aérienne, etc.
;
-Hydravions d'entraînement. de surveillance et de croisière
;
-Avions de transport civil ;
-Planeurs ;
-Jeeps volantes;
et, dans des domaines un peu différents :
-Voitures électriques ;
-Naviplane (en sous-traitance de la SEDAM).
Au plan de la technique proprement dite, les études et
les recherches de la Société Breguet se sont manifestées
dans un grand nombre d'orientations :
-Hélices à très haut rendement ;
-Voilures tournantes; .
-Souffleries ;
-Hypersustentation, jets fluides, hypercirculation, effets de
trompe ;
-Systèmes d'armes ;
-Aérosustentation ;
-Avions à décollage court;
-Avions à décollage vertical ;
-Géométrie variable ;
-Structures modernes (collages, nids d'abeilles, fibre de carbone,
etc. ;
-Equipements divers (tables tactiques, restitution d'efforts,
atterrisseurs, etc.).
Dans le cadre de la coopération industrielle internationale
la Société Breguet, alors sous la direction de
MM. Floirat et Ziegler, a été la première
en Europe à mettre sur pied, à l'occasion de la
production du Breguet Atlantic, un système particulièrement
efficace qui a servi de modèle par la suite, aussi bien
en France que dans d'autres pays de la Communauté.
Cette dispersion dans les efforts techniques de la
Société peut paraître a priori critiquable.
Elle eut plusieurs causes : beaucoup d'études nouvelles
et d'avant-projets correspondaient à des programmes qui
furent abandonnés par la suite, le plus souvent pour des
raisons budgétaires, ou qui avaient pour objet de cristalliser
des programmes potentiels intéressant les utilisateurs
éventuels.
Par ailleurs, il y avait ( et il y a encore trop souvent) dans
notre industrie des périodes creuses, au cours desquelles
il était indispensable de maintenir l'activité
des bureaux d'études, sur des projets-maison, ou sur des
recherches en prospective.
Au reste, une société de construction aéronauliques
se doit de réaliser de nombreux et coûteux investissements
techniques pour se maintenir à la tête du progrès.
En outre, la Deuxième Guerre mondiale avait obligé
la Société à transférer ses bureaux
d'études parisiens à Biarritz-Anglet et en zone
libre, à Toulouse. En raison du développement pris
par les deux usines de province les bureaux d'études régionaux
furent maintenus, après la guerre, à un haut niveau,
malgré la reconstitution en 1945 des bureaux d'études
parisiens. La Direction Technique se trouva ainsi dans la nécessité
d'alimenter les bureaux d'études de province, soit en
leur attribuant des études partielles d'avions, soit en
leur confiant des études d'avions complets, comme ce fut
le cas pour Toulouse avec l'"Alizé", et pour
Anglet avec le " Deux- Ponts " militaire Br 765.
Cette dispersion ne nuisit cependant pas à la qualité
des études grâce à une bonne coordination,
et grâce surtout à la valeur des cadres et des équipes
des bureaux d'études, qui surent préserver l'unité
de conception et maintenir un haut niveau de technique.
Je tiens à rendre hommage à toutes ces équipes
de la Direction Technique qui, sous la dircetion de M. de La
Gabbe, et de moi-même par la suite, ont contribué
au renom de la firme. Je devrais citer un très grand nombre
de ces collaborateurs éminents, mais leur liste serait
trop longue, et j'aurais trop peur d'en oublier. Je me limiterai
donc à nommer ici les principaux responsables :
MM. Allain et Fraysse, à Toulouse ;
M. Guillaume, à Anglet;
MM. Brocard, Barge (qui devint par la suite Directeur de la Production),
Bodet, Berjon, Czinczenheim ,Lhôte, à Vélizy;
ainsi que François et Claude Breguet, fils de Jacques,
cofondateur de la Société, qui participèrent
aux travaux de nos bureaux d'études.
Et je n'aurai garde d'oublier le personnel des Essais en vol
qui procéda à la mise au point de nos avions depuis
1937 :
Mon ami Maurice Claisse, MM. Hosty, Lecomte, Yves Brunaud, l'ami
très cher qui paya de sa vie, avec son équipage,
la mise au point de l'Atlantic, Périnaud, Witt et Jessberger.
Evrard (+), Dupont (+ en service aérien). Vergès
et Faucher.
Si la Société Breguet a réalisé de
très nombreuses études et recherches, elle a eu
également le mérite de former à son école
de très nombreux cadres et techniciens, qui se sont essaimés
dans les autres sociétés, parmi lesquels je citerai
le regretté Lucien Servanty, père de Concorde,
et Jacques Dupin, qui devint par la suite Directeur Technique
de Nord-Aviation.
Ainsi la Société Breguet, qui devint par la suite
Breguet-Aviation, a contribué par ses réalisations
au bon renom de l'Aéronautique Française. Elle
a connu beaucoup de succès mais elle a vécu également
des moments difficiles, où son existence même s'est
trouvée menacée !
Aujourd'hui, du fait de la concentration de l'industrie aéronautique
décidée par le gouvernement, Breguet-Aviation,
depuis 1971, a fusionné avec les Avions Marcel Dassault.
Je suis certain que, dans ce nouveau cadre, les ingénieurs
et techniciens de Breguet continueront à maintenir à
un haut niveau le renom de leur firme.
Je remercie tout particulièrement MM. Jean Cuny et Pierre
Leyvastre d'avoir écrit cette revue des avions Breguet,
et contribué ainsi à en faire revivre l'histoire
auprès de tous ceux qui s'intéressent à
l'aviation.
Ces deux auteurs ont eu un grand mérite de réaliser
un travail aussi considérable, car la plupart des archives
de la Société ont été dispersées
ou détruites au cours de la guerre, ou bien ont disparu
au gré des transferts de décentralisation. Ils
ont pu, heureusement, faire appel à la mémoire
de ceux qui ont vécu ces événements. Or
celle-ci est restée, et restera longtemps encore, fidèle
à Breguet-Aviation.
MM. Jean Cuny et Pierre Leyvastre, par leur ouvrage, auront permis
de rassembler et figer des souvenirs qui constitueront une page
importante de l'histoire de notre industrie aéronautique.
Qu'ils en soient ici vivement remerciés.
Georges
RICARD
* Consacré à la période 1940-1967, et des
deux volumes qui traiteront des périodes antérieure.
Appréciation
: ***** |