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La VIE DE MARYSE BASTIE
Auteur : Marcel MIGEO
Editeur : EDITIONS DU SEUIL
Année : 1952
Sujet : Biographie
Présentation : Depuis la fin
de la guerre un effort est fait dans notre pays pour rendre à
notre industrie aéronautique, sinon la première
place - ce qui ne serait pas facile, on le conçoit aisément
- du moins une place respectable et digne du passé. Il
semble bien que, faute de certains moyens financiers - nos techniciens
et nos pilotes sont au niveau de leurs aînés - et
peut-être en raison de certains accords - notre indépendance,
on le sait bien, n'est pas complète - nous dirigeons nos
efforts vers les appareils moyens. Ceux-ci, du reste, sont appelés
à satisfaire une clientèle de plus en plus importante.
il était heureux d'avoir choisi Maryse
Bastié pour présenter aux aviateurs, ingénieurs,
industriels étrangers, des types d'appareils que leurs
pays pourraient commander en série. Maryse était
plus connue au delà de nos frontières que chez
nous. C'est-à-dire que sa popularité et, à
la fois, sa célébrité y étaient plus
grandes qu'en France. Qu'il s'agisse des pays de l'Amérique
du Sud : Brésil, Argentine, Uruguay, ou des pays du nord
de l'Europe : Hollande, Danemark, Scandinavie, Maryse Bastié
était l'ambassadrice des ailes françaises. Son
courage, sa volonté, y étaient légendaires,
son sourire, son regard, sa gentillesse avaient laissé
leur empreinte dans l'esprit comme dans le coeur de ceux qui
l'avaient approchée, reçue ou rencontrée,
ne fût-ce qu'une seule fois.
En dehors des raids et des voyages que nous
connaissons, l'aviatrice s'était rendue souvent dans des
pays étrangers : Russie, Extrême-Orient, Amérique
du Sud. Avant d'entrer au Centre d'Essais en Vol elle était
restée pendant dix-huit mois à l'Office Français
d'Exploitation de Matériel Aéronautique, plus connu
sous le nom d'OFEMA. Elle avait entrepris alors, avec Jacques
Tissandier, un long voyage de propagande et d'information.
Ces fonctions ne la clouaient donc pas au sol
de France et l'appelaient aussi à se rendre à l'étranger
à bord du prototype qu'elle avait mission d'y présenter.
Son arrivée sur un aérodrome, dans une ville étrangère,
n'aurait pas manqué de faire sensation. Ç'aurait
été pour nos ailes une excellente propagande. Ceux
qui l'avaient reçue quelques années plus tôt,
pilote solitaire, modeste, héroïque, épuisé
mais souriant quand même, auraient accueilli avec joie
çette représentante exceptionnelle.
Hélas ! C'est dans un de ces avions,
destiné à être présenté aux
étrangers, un prototype du Cargo Nord 2.501 que, le 6
juillet 1952, Maryse Bastié a trouvé la mort.
Appréciation
: **** |