Ce que tout Aviateur doit savoir
Auteur :
A. LAINE
Editeur : Léon VAUDECRANE & Cie
Année :
1917
Sujet :
Technique

Présentation :    Je suis heureux de présenter aux lecteurs le petit livre dans lequel M. André Lainé, avec beaucoup de méthode et une grande clarté d'exposition, a réuni les éléments de connaissance nécessaires à une étude plus approfondie de l'aviation. Il a fait un ouvrage d'excellente vulgarisation, qui ne sera pas seulement utile aux aviateurs. Tous ceux qui s'intéressent à la conquête de l' air, et qui veulent comprendre et favoriser ses progrès, dans la guerre et dans la paix, le liront avec intérêt et profit. Il contient les notions essentielles de mécanique et d'aérodynamique, des indications précises et documentées sur la construction des appareils et des moteurs, sur les phénomènes athmosphériques et sur les précautions qu'elles conseillent aux pilotes. Il est écrit dans un style dont la simplicité n'exclut pas l' élégance, et il est toujours accessible à tous.
    A l' heure où j' écris ces lignes, la. plus formidable bataille du monde se déroule sur notre front. C'est naturellement l'utilisation militaire de l'aviation qui s'impose la
 première en ce moment à nos esprits. Il est rassurant de constater que notre flotte aérienne, sur terre et, sur mer, a pris, en trois ans et demi de guerre, un développement considérable. A peine née en 1914, elle a eu, sous la pression des nécessités tragiques, une croissance rapide. Nous sommes arrivés aujqurd'hui - la bataille le prouve - à une supériorité marquée sur nos ennemis. Si les Allemands, favorisés d'ailleurs en ce point par la position de la ligne de combat, sont allés plus vite que nous dans le développement de leur aviation de bombardement pcur l' attaque nocturne des villes de l' arrière, il est hors de doute que leur aviation de chasse n'a pas les qualités des aviations franco-britanniques. Les communiqués de guerre aérienne, publiés tous ces jours-ci par nos amis anglais et par nous-mêmes, ne laissent aucun doute à cet égard. Nous avons eu la maîtrise de l'air. L' aviation nous a fourni un appoint précieux dans une lutte où nous étions au début dominés par le nombre. Elle a suppléé aux tirs de barrage de l'artillerie, quand celle-ci ne pouvait pas arriver à temps sur le champ de bataille. Le général en chef a marqué sa satisfaction de la besogne importante qu'elle a accomplie. Combien avions-nous raison de pousser au développement intensif de notre cinquième arme et de secouer un peu vivement les inerties administratives !
      Quand on mesure par les résultats obtenus l'efficacité de son intervention dans la bataille, on ne peut pas ne pas regretter que les efforts pour augmenter la puissance de notre flotte àérienne n'aient pas été plus considérables. Quelle aide formidable pour notre héroïque infanterie, si partout les masses ennemies en marche vers le combat avaient subi les attaques multipliées d'innombrables avions; si toutes les routes par où s'avançaient en flots pressés les réserves humaines et les énormes convois de ravitaillement avaient été incessamment bombardées et mitraillées !
    Combien est probant à cet égard le fait d'armes raconté par un çorrespondant de guerre. Dans la journée du 27 mars, un groupement d'aviation, rassemblé pendant la
 nuit, a attaqué une troupe importante qui se préparait à partir pour la ligne de feu. L'escadre composée de 60 avions de combat et 20 avions de bombardement, descend sur la troupe, « mitraille les hommes, disperse les équipages affolés et couche sur le terrain un tel nombre de combattants que les deux divisions ont dû renoncer à prendre part au combat" .Des exploits de cet ordre ont été renouvelés et par nos alliés et par nous-mêmes. Mais si la puissance d'un matériel plus nombreux avait permis de généraliser cette tactique, la démoralisation des troupes ennemies eût été profonde, et l'échec que les armées alliées infligent à force d'endurance et de vaillance eût été plus rapide et plus décisif.
    L'aviation, si utile dans la guerre de position, est un instrument d'un prix inestimable dans la guerre de manoeuvre et de mouvement. Aucune arme ne se déplace aussi vite. Aucune ne peut, dans un aussi court délai, suivre les mouvements de l'ennemi et parer aux surprises stratégiques. Elle est à la disposition quasi-immédiate du commandement en raison de son extrême mobilité, et si, comme c'est le cas, elle ne rencontre pas en face d'elle une aviation aussi forte et aussi hardie qu'elle-même, elle peut porter des coups terribles parce qu'ils sont inattendus.
     Mais, en temps de paix, l'aviation ne sera pas moins utile à notre prospérité nationale. De nombreux transports rapides seront assurés par elle. Elle permettra. dans les régions du globe où l'établissement des routes et des voies ferrées est coûteux et difficile, le franchissement des zones les plus malaisées. Elle sera un admirable instrument d'expansion économique. Il faut donc assurer son développement. L'Exportateur Français, en publiant le livre de M. André Lainé, y aura contribué pour sa part.

                                        PAUL AUBRIOT,
                   Rapporteur du budget de l'Aéronautique.

Appréciation : ****

 

 



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Dernière mise à jour le 17 septembre 2000