DUEL D'ESPIONS POUR UN MIRAGE
Auteur : Morvan DUHAMEL
Editeur : EDITIONS FRANCE-EMPIRE
Année : 1971
Sujet : Aventure historique

Présentation :      Dans son précédent ouvrage, « Les Quatre Jours de Dallas », Morvan Duhamel avait reconstitué les dernières heures du Président Kennedy et les circonstances de son assassinat. Récit minutieux, vivant, qui dissipait la plupart des interrogations nées de ce drame et abusivement utilisées, à des fins politiques autant que commerciales, par des auteurs exploitant le goût d'un certain public pour le mystérieux, le scandaleux et le sensationnel.
     Avec DUEL D'ESPIONS POUR UN MIRAGE, c'est à une autre reconstitution que se livre Morvan Duhamel : celle d'une tentative faite par des agents soviétiques en septembre 1969 pour s'emparer d'un « Mirage » des forces aériennes du Liban.
     Jour après jour, d'heure en heure, nous suivons ici la préparation du rapt, les implications diplomatiques et politiques qui le marquent, la mise en marche de la bureaucratie soviétique, la parade que préparent les services secrets libanais.
     Puis c'est l'échec, la révélation du complot au grand jour, le scandale public. Toute la diplomatie soviétique se mobilise alors pour limiter les dégâts qui en résultent en ce « point chaud » du monde. Elle finit par y parvenir, mais dans quelles conditions...
     La réaliste et captivante reconstitution de Morvan Duhamel se lit comme un roman d'espionnage (de la meilleure veine), avec ce notable supplément d'intérêt : il s'agit là d'événements authentiques. On y voit, en particulier, que les services secrets de l'U.R.S.S. sont infiniment moins efficaces que l'opinion publique ne le croit généralement : alourdis par des contrôles pointilleux, déchirés par des rivalités internes et des conflits de personnes, ils utilisent par surcroît des agents qui, au contact du monde libre, croient de moins en moins au bienfondé de leurs missions et de la politique suivie par leurs dirigeants -d'où une plus grande vulnérabilité aux sollicitations extérieures...
     En l'occurrence, c'est ce côté trouble et hésitant de la démarche des agents soviétiques, par contraste avec les rigoureux enchaînements de leur appareil administratif, qui fait du récit de leur tentative avortée plus qu'une extraordinaire affaire d'espionnage - un grand drame humain.

Appréciation : ****