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Léon BIANCOTTO
pour une passion
Il était heureux et
fier de représenter la France au championnat du monde
1960, aux commandes d'un avion français moderne. Sa réputation
l'avait précédé à Bratislava. Léon
Biancotto s'était classé premier, trois fois, aux
internationaux de Coventry en 1955, 56 et 58. Né en 1927,
breveté planeur et avion en 1947, remarqué à
St-Yan pour son adresse, sa technique, son acharnement à
vouloir se perfectionner, il fut moniteur plusieurs années
avant de se consacrer à la voltige sur divers types d'avions.
Biancotto ira plus loin : un stage au CEV en fait un pilote d'essais
d'avions légers. Il met au point, ainsi, les avions construits
par son ami Querey, patron et animateur de la SAN, à Bernay.
Elevé dans une famille modeste mais riche de ces trésors
que constituent l'éducation rigoureuse, le sens de l'honneur,
du devoir et de l'effort, il s'en était pénétré,
d'où sa sensibilité, son absence d'égoïsme,
sa générosité dans son métier comme
dans la vie quotidienne. Sachant se mettre à la place
des autres, il ressentait leurs réactions, souffrait leurs
épreuves. Il mesurait aussi sa chance d'avoir pu assouvir
sa vocation dans l'harmonie exemplaire de son foyer. Pourquoi
devait-il être trahi par une faiblesse non décelée
de son avion, lors d'une ultime séance d'entrainement,
sous les yeux de sa femme, le 29 août 1960... il y a 25
ans ? Citation à l'ordre de la Nation, chevalier de la
Légion d'honneur, médailles de l'Aéronautique
et de la Jeunesse et des Sports... honoraient ses 13 ans de carrière
jusqu'au sacrifice après 4000 heures de vol. Il est de
ceux dont l'empreinte reste dans l'histoire de nos ailes.
Texte et croquis J. NOETINGER .
Air & Cosmos n° 1059 du 31/08/1985 |