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Pierre GALLAY
rare modestie
En juillet 1940, Pierre Gallay, pilote
militaire depuis 1936, a dix-neuf ans, avait rejoint les forces
aériennes françaises libres. Après un stage
en O. T. U., il était affecté au groupe "
Alsace ". Le 28 septembre 1944, il remporte une victoire
en abattant un Messerschmitt 109. Quelques jours plus tard il
est abattu en territoire occupé mais réussit à
rejoindre son groupe en neuf jours, grâce à l'aide
de patrouilleurs hollandais. Ayant effectué 207 missions
de guerre en 320 heures de vol, il quitte l'uniforme en 1947.
..Un uniforme bardé de décorations: médaille
militaire, Légion d'honneur, médaille de la Résistance,
Croix de guerre avec six citations, D.F.C. et Air Medal américaine
! En septembre 1947, il entre au C.E.V. et c'est à peine
si ses camarades connaissent sa carrière militaire tant
il est modeste et effacé. Mais il cultive l'amitié
avec bonheur. Il obtient sa licence de pilote d'essais n°
124 en 1949 et se trouve d'abord affecté à Marignane
mais il souhaite entrer dans l'industrie. Pendant quelques mois,
il participe à des essais d'endurance du " Courlis
», à la SECAN. Il a l'occasion de réussir
un décollage jugé très risqué, à
la suite d'un miraculeux atterrissage en campagne d'un "
Courlis" hélice calée, dans les contreforts
des Monts du Lyonnais. Enfin en 1950, il entre à la SNCAN
pour se voir confier le prototype du chasseur à réaction
NC.1080, hérité de la SNCAC. Le 7 avril, il prend
en main l'appareil, et l'étudie méthodiquement
avant d'aborder les décrochages. Une vrille brutale, imparable
malgré toutes les manoeuvres du pilote se termine tragiquement.
Gallay n'a pas voulu s'éjecter. Il allait avoir trente-trois
ans.
Texte
et croquis J. NOETINGER .
Air & Cosmos n° 1303 du 27 octobre 1990 |