|
Charles MONIER
chevalier souriant
« Type
de l'excellent pilote en qui l'on peut avoir la confiance la
plus absolue. Moral à toute épreuve, résistance
physique exceptionnelle, allant magnifique, habileté consommée.
A toujours fait plus que son devoir, en sachant rester un modèle
de modestie. » Ce n'est pas la dernière citation
du pilote d'essais Charles Monier, après l'accident qui
l'entraina dans la mort, à Istres, le 3 mars 1953. Non,
il s'agit de celle qui lui fut décernée le 4 août
1945, à la fin d'une guerre pour laquelle il s'était
engagé à dix-huit ans ! II avait combattu avec
fougue dans les F.A.F.L., en Grande-Bretagne, en Libye, en Egypte
et enfin au « Normandie-Niémen » sur le front
russe, d'où son surnom de « Popoff ». Rentré
en France, chargé de décorations, sa maestria de
pilote lui vaut une affectation au C.E.V. où il obtiendra
son brevet de pilote d'essais, en mâme temps que la Légion
d'honneur. On fui confie les plus récents prototypes de
l'époque jusqu'à son entrée chez Dassault,
comme second de Rozanoff, en 1949. Carrière fulgurante
pour ce passionné d'aviation ! Certes il était
doué, particulièrement doué mais de tels
résultats ne s'obtiennent pas sans une application, sans
un travail soutenu et même parfois acharné. Monier
ne se dérobait devant aucune tâche. De ses succès
il ne tirait pas gloire mais joie de vivre. Ami de tous, d'une
grande droiture, enjoué, il rayonnait tout en restant
simple et bienveillant. Aucun pilote pourtant n'aurait pu échapper
au destin fatal, lors de son accident. Une stèle rappelle
son sacrifice à l'endroit où il tomba à
Istres... base d'essais qui est aussi base militaire, à
laquelle on a donné son nom... le sait-on assez ?
Texte
et croquis J. NOETINGER. .
Air & Cosmos n° 943 du 26 fevrier 1983 |