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B.C. VALLIERES
...un roc
Il
y a dix ans se réalisait la fusion Dassault et Breguet.
Cette opération aurait pu créer des problèmes...
humains, en particulier. Mais le président B.C. Vallières
fit preuve, une fois de plus, d'une rare habileté. Frictions
évitées, l'AMDBA constitue aujourd'hui une unité
homogène. Ayant choisi de se donner un aspect souvent
bourru, sévère, avare de mots et de salamecs inutiles,
ce chef d'industrie a su donner à sa politique les corrections
d'orientation imposées par la conjoncture pour rester
fidèle à son triple objectif: créer, produire
et vendre. C'est le fruit d'une expérience accumulée
depuis 1932 à Sup-Aéro et au « Groupe des
Avions Nouveaux »
(CEV de l'époque) où il fit son service militaire.
Ses responsabilités ne cessèrent de croître
chez Dewoitine d'abord, puis avec Marcel
Dassault depuis 1934,
aux bureaux d'études, comme ingénieur navigant
d'essais, à la production, comme directeur d'usines, comme
gérant-directeur général, comme créateur
de sociétés (EMD, Europe Falcon Service... etc.),
comme président enfin. Jamais il ne se déroba face
à l'ampleur de ses charges pas plus qu'il ne recula devant
les risques de ses missions de parachutiste SAS pendant la guerre.
Doté d'une redoutable personnalité, il a réussi
à conjuguer prudence et audace, sagesse et goût
du risque. Il a 47 ans, sa chance a été de rencontrer
Marcel Dassault... et la réciproque est vraie. Pour assouvir
ses ambitieux projets, Marcel Dassault avait besoin d'un roc sur lequel
bâtir son prodigieux succès. Il sut choisir un homme
de caractère, tenant la barre dans le sens souhaité
mais avec sa poigne à lui !
J.
NOETINGER. .
Air & Cosmos n° 885 du 12 décembre 1981 |