Photo
P. Dennez
Photo P. Dennez
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AVRO
683 LANCASTER
Premier vol
: 9 janvier 1941
Pilote d'essais :
Personne
ne peut contester le fait que l'Avro 683 Lancaster fut le meilleur
bombardier lourd britannique de la Seconde Guerre mondiale. Quelques-uns,
par contre peuvent lui refuser le titre de bombardier lourd le
plus fiable de toutes les forces en présence au cours
de ce même conflit. Mais il est étrange de constater
que cet avion exceptionnel trouve ses origines dans le bimoteur
Manchester, appareil raté s'il en fut.
Quoi qu'il en soit, il n'est pas tout à fait juste de
dire que le Lancaster n'est qu'un Manchester quadrimoteur ; l'installation
de quatre moteurs sur une cellule de Manchester avait été
proposée avant même que cet appareil ne commence
à être livré à la RAF. En fait, le
prototype du Lancaster était une cellule de Manchester
dont on avait élargi la section d'aile centrale et sur
laquelle on avait monté quatre moteurs Rolls-Royce Merlin
de 1 145 ch. Ce prototype, qui avait gardé à l'origine
l'empennage tridérive du Manchester, en adopta plus tard
un autre, bidérive, qui devint l'une des caractéristiques
principales du Lancaster.
Le prototype vola le 9 janvier 1941 et arriva au cours du même
mois à l'Aircraft and Armament Experimental Establishment
de Boscombe Down afin d'y subir une série dessais intensifs.
Le second prototype, auquel les techniciens avaient apporté
quelques modifications, était propulsé par des
moteurs Merlin XX. Il prit l'air le 13 mai 1941, et, au mois
de septembre de cette même année, le premier prototype
fut pris en compte par le Squadron 44, basé à Waddington,
où il servit à l'entraînement.
Le nouveau bombardier connut un succès immédiat
qui provoqua un afflux de commandes entraînant une importante
production en série. La vitesse à laquelle la guerre
évoluait rendit nécessaire l'entrée en service
des premiers Lancaster de série dès le mois d'octobre
1941, un certain nombre de cellules inachevées de Manchester
étant modifiées sur les
chaînes
de montage pour être transformées en Lancaster I
(désignés Lancaster B.l à partirde1942).
Le premier contrat signé par Avro porta sur 1 070 exemplaires,
mais, d'autres suivant très vite, il devint évident
que les sociétés mères de Chadderton et
de Yeadon ne suffiraient pas à produire le nombre d'appareils
correspondant à la demande. C'est la raison pour laquelle
plusieurs firmes reçurent pour mission de construire ces
avions.
Bientôt les Lancaster commencèrent à relever
les Manchester, et les cadences de sortie étaient telles
qu'on se heurta três vite à une pénurie de
moteurs Merlin. C'est ainsi que ce moteur fut construit sous
licence aux Etats-Unis, par Packard. D'un autre c6té,
les responsables jugèrent nécessaire de se donner
une certaine marge de sécurité en utilisant également
des moteurs en étoile Bristol Hercules VI ou XVI de 1
735 ch.
C'est dans cette configuration, et sous l'appellation de Lancaster
II, qu'un prototype vola le 26 novembre 1941, affichant des performances
suffisamment encourageantes pour que la production en série
de cette version soit confiée à la société
Armstrong Whitworth de Coventry.
Les deux premiers Lancaster, propulsés par des moteurs
Hercules, achevés en septembre 1942, furent pris en compte
par l'Aircraft and Armament Experimental Establishment où
ils furent rejoints par le troisième exemplaire.
Peu à peu, les Lancaster B.II commencèrent à
entrer en service dans d'autres squadrons, mais le Mk II ne connut
jamais le succès du Lancaster à moteurs Merlin.
Il ne put jamais atteindre une altitude comparable, étant
plus lent, et la charge de bombes qu'il transportait était
inférieure à celle des autres versions.
Pendant ce temps les Lancaster à moteurs Merlin étaient
sans cesse améliorés. Les propulseurs du prototype
étaient des Merlin XX et XXII de 1 280 ch, alors que ceux
des avions de série, des Merlin XXIV, développaient
1 620 ch. Le projet initial d'ajouter une tourelle ventrale fut
bientôt écarté, le Lancaster B. I étant
pourvu de trois tourelles Frazer-Nash à commande hydraulique
totalisant huit mitrailleuses Browning de 7,7 mm (deux dans la
tourelle de nez, deux dans celle du dos et quatre dans celle
de la queue). La soute à bombes, qui était capable
d'accueillir à l'origine 1 815 kg de bombes, fut progressivement
élargie afin de pouvoir transporter des charges de plus en plus importantes, allant de 3 630 kg à
5 440 kg, voire l'énorme " Grand Siam " de 9
975 kg .
Lorsque les moteurs Merlin fabriqués par Packard furent
disponibles, ils furent montés sur les Lancaster B.III,
qui firent ainsi leur apparition alors que la production des
B.I se poursuivait. Extérieurement, le B.III était
reconnaissable à la " bulle" plus large située
sous la tourelle de nez et réservée au bombardier.
Dans le dessein d'augmenter la rentabilité des chaînes
de montage du Royaume-Uni, la société canadienne
Victory Aircraft fut désignée en 1942 pour produire
des appareils qui reçurent la dénomination de Lancaster
B.X. Propulsés par des moteurs Merlin construits par Packard,
les Lancaster canadiens, convoyés par air au-dessus de
l'Atlantique, furent dotés de leur armement à leur
arrivée en Grande-Bretagne. Le premier B.X fut pris en
compte le 6 août 1943, et 430 exemplaires virent le jour.
Le Lancaster B.VI utilisa, de son côté, des Merlin
85 ou 87 de 1 635 ch, neuf cellules étant transformées
par Rolls-Royce en vue d'essais comparatifs. Le Squadron 635
en utilisa plusieurs dans des missions de balisage. Les tourelles
du nez et du dos y avaient été supprimées,
l'avion étant équipé d'un radar de bombardement
amélioré H2S ainsi que d'un dispositif assez primitif
de contremesures électroniques. Il n'en reste pas moins
que, sur le plan des performances, aucun autre appareil ne dépassa
ceux de la première version.
La dernière version du Lancaster fut le B.VIII, qui emportait
une tourelle dorsale américaine Martin à deux mitrailleuses
de12, 7 mm à la place de la traditionnelle tourelle Frazer-Nash.
Par la suite, cette nouvelle tourelle fut adoptée à
l'avant.
En dépit de la mise en oeuvre de toutes les autres versions,
le Lancaster B.I (B.1 à partir de 1945) fut construit
d'un bout à l'autre de la guerre, le dernier exemplaire
sortant des usines Armstrong Whitworth le 2 février 1946.
La production comprenait : 2 prototypes Mk I, 3 425 Mk I, 301
Mk II, 3 039 Mk III, 180 Mk VIII et 430 Mk X, c'est-à-dire
un total de 7 377 machines. Celles-ci furent assemblées
par Avro (3 663), Armstrong Whitworth (1 329), Austin Motors
(330), Vickers Metropolitan (1 080), Vickers Armstrong (535)
et Victory Aircraft (430).
Des modifications apportées sur des avions de versions
différentes donnèrent naissance à des appareils
hybrides.
Des statistiques montrent que, en définitive, cinquante-neuf
squadrons du Bomber Command mirent en oeuvre des Lancaster, qui
effectuèrent plus de 156 000 sorties et lâchèrent
au total 608 612 t de bombes explosives plus 51 millions d'engins
incendiaires. Lorsque le conflit prit fin en Europe, des plans
furent élaborés en vue de modifier les Lancaster
pour les expédier sur le théâtre d'opérations
d'Extrême-Orient, où ils devaient être engagés
contre le Japon ; mais ce dernier capitula avant leur application.
Un certain nombre de Lancaster furent utilisés à
partir de l'Europe pour rapatrier des prisonniers de guerre.
Certains furent cédés à l'Aéronavale
française, et d'autres furent convertis en avions de transport
civils. Arborant un nez modifié et des dérives
nouvelles, ils volèrent sous l'appellation de Lancastrian.
L'un des Lancaster, toujours en état de vol, appartient
au Battle of Britain Memorial.
Utilisateurs:
RAAF, RAF,
RCAF et Aéronavale
CARACTERISTIQUES
Type :
bombardier lourd quadrimoteur
Moteur: (Mk I) : 4 Rolls-Royce Merlin 24 en ligne de 1
640 ch
Performances : vitesse maximale à 3 500 m, 462
km/h ; vitesse de croisière à
6 100 m,
340 km/h , plafond pratique 7 468 m ; distance franchissable
avec une charge de bombes de 3175 kg 4070 km
Dimensions : envergure, 31 ,09 m ; longueur, 21,18 m ;
hauteur, 6,10 m , surface alaire, 120,49 m2
Masse : à vide, 16740 kg; maximale au décollage,
31 750 kg
Armement: 8 mitrailleuses de 7,7 m (2 dans la tourelle de
nez, 2 dans la tourelle dorsale et 4 dans la tourelle de queue)
plus une charge de bombes comprenant soit une bombe de 9 980
kg, soit jusqu'à 6 350 kg de bombes plus petites |